Nos conseils pour faire baisser votre consommation de carburant

© JEAN-PIERRE CLATOT / AFP
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Alors que les prix flambent, il existe un moyen de faire baisser sa facture d’essence ou de diesel : rouler moins vite, mieux anticiper, bien entretenir sa voiture. Bref, adopter l’éco-conduite.

Et s'il était possible, simplement en se mettant au volant, de faire baisser votre facture de carburant  - ou, tout au moins, de compenser la hausse actuelle des prix au litre de l’essence et du diesel ? Pour aller moins souvent à la pompe, la solution existe. Elle réclame un brin de discipline, mais est efficace. Cette solution, c’est l’éco-conduite, mise en avant par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Grâce à ses conseils, l’automobiliste lambda peut espérer économiser "de 10 à 20%" de carburant, selon Bertrand-Olivier Ducreux, ingénieur au service transports et mobilité de l’Ademe. Et ce sont autant de gaz polluants de moins qui sont rejetés dans l’atmosphère.

Conseil numéro 1 : anticiper

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, "le principal facteur de gaspillage, c’est quand on freine", assure  Bertrand-Olivier Ducreux. "Car l’énergie prise dans l’essence est au final transformée en chaleur dans les plaquettes de frein, ce qui est parfaitement inutile",  détaille l’ingénieur, qui appelle donc à tout faire pour "limiter les freinages" trop rudes. Il convient donc d’anticiper au mieux, de ne pas prendre de vitesse trop vite, pour pouvoir s’arrêter plus facilement.

Et pour ralentir, le frein moteur est largement préférable. Car sur la plupart des modèles en circulation, l’injection de carburant est coupée quand la voiture ralentit. Le frein moteur ne consomme donc aucun carburant, contrairement au point mort, quand le véhicule est obligé de ponctionner du carburant pour maintenir son ralenti et empêcher le moteur de caler.

Conseil numéro 2 : passer les vitesses au bon moment

C’est l’autre moyen d’économies du carburant le plus efficace : savoir changer de vitesse au moment adéquat. Pour faire simple, à 2.000 tours/min pour les véhicules diesel, à 2.500 tours/min pour les voitures essence. "C’est là où le rendement est optimal, l’efficacité maximale", explique Bertrand-Olivier Ducreux. "On peut très bien rouler en ville à 50 km/h en quatrième", assure l’ingénieur.

Conseil numéro 3 : conduire lentement, avec souplesse

On l’a vu, les freinages brutaux sont énergivores. C’est aussi vrai des accélérations brusques, qui font grimper en flèche la consommation quand le moteur monte dans les tours. Il faut aussi s’adapter au terrain : accepter d’être plus lent dans les montées, quand le moteur est plus sollicité. Et utiliser avant tout le frein moteur en descente.

Quant à l’autoroute, inutile de tutoyer la limitation de vitesse. S’installer à 120 km/h permet d’économiser du carburant sans perdre trop de temps. L’Ademe cite l’exemple d’un trajet Paris-Lyon. A 120 km/h au lieu de 130, le voyage dure 18 minutes de plus. Mais l’économie se situe entre 3,5 et 4,5 litres de carburants, en fonction de la motorisation et du type de véhicule.

Dans tous les cas, ne pas partir au dernier moment s’impose, histoire de ne pas être tenté de rattraper son retard sur la route.

Conseil numéro 4 : prendre soin de son véhicule

Plus une voiture est entretenue, mieux elle fonctionnera, et moins il y aura de déperdition d’énergie. C’est vrai du moteur, c’est aussi vrai des pneumatiques. Selon l’Ademe, près de 70% des automobilistes français roulent avec des pneus sous-gonflés. Or, "un sous gonflage de 0,3 bar entraîne 1,2 % de consommation en plus, de 0,5 bars, 2,4 % de consommation en plus", rappelle l’Agence sur son site internet.

Conseil numéro 5 : s’intéresser à sa consommation réelle

"Personne ne mesure et ne connaît sa consommation réelle", regrette Bertrand-Olivier Ducreux. En effet, peu sont les automobilistes qui prennent le soin de calculer combien de litres d’essence ont été brûlés pendant la distance parcourue après un plein. Difficile donc, sinon impossible, de mesurer d’éventuels progrès en la matière. "Il existe des applications, des sites participatifs, qui permettent de calculer rapidement et automatiquement sa consommation", indique l’ingénieur de l’Ademe. "Ce qui est intéressant, c’est que ça permet de se lancer des challenges, quand on compare avec des internautes qui ont la même voiture. ‘Ça encourage à se dire : je vais faire mieux la prochaine fois’."

Climatisation et moteur à l’arrêt : des économies "marginales"

Longtemps, l’utilisation de la climatisation et la question de l’extinction du moteur quand le véhicule est à l’arrêt, ont été au cœur du sujet sur la consommation de carburant. Aujourd’hui, grâce aux progrès techniques, ces deux économies potentielles sont "marginales", assure Bertrand-Olivier Ducreux.

Pour la première, la recommandation est simple : ouvrir les fenêtres à basse vitesse, et préférer la climatisation quand la vitesse s’élève, notamment car des vitres ouvertes mettent à mal l’aérodynamisme de la voiture et entraînent une surconsommation.

Pour l’arrêt du moteur, "ça ne vaut le coup de le faire que si vous savez que vous allez rester immobilisé pendant plusieurs dizaines de secondes", édicte Bertrand-Olivier Ducreux.