"Donne-moi du jus de choucroute, j'en ferai de l'électricité". Si l'idée semble saugrenue, elle est bien réelle. C'est à 20 petites minutes de Strasbourg, vers le sud, dans le coin de Krautergersheim, capitale mondiale de la choucroute, qu'une station d'épuration transforme le jus de choucroute en électricité.
Vendredi, toute l'équipe de Circuits Courts était à Strasbourg, ville pilote pour la transition énergétique, pour une émission spéciale délocalisée que pouvez réécouter ici.
Filtrer. "La première étape est le tamisage", explique un ingénieur du groupe Suez qui travaille dans cette station d'épuration un peu particulière. "On y sépare les résidus que l'on récupère du jus de choucroute : feuilles de laurier, clous de girofle, morceaux de chou et poix", explique-t-il au micro d'Europe 1.
La méthanisation. Une fois que le jus est filtré, il reste alors une eau sale, très acide et corrosive. Ce liquide va alors "être dégradé par des bactéries qui vont 'manger la pollution' et la transformer en biogaz. On appelle cela la méthanisation", détaille l'ingénieur. "Et c'est ce gaz qui est utilisé pour faire tourner les turbines. Ce qui va créer à la fois de l'électricité et de la chaleur". Grâce aux 30 millions de litres de jus de choucroute produits chaque année par les producteurs de la région, la station d'épuration de la communauté de commune est autosuffisante à 75% et produit l'équivalent de la consommation énergétique d'un millier de foyers.