Après Irma qui a ravagé Saint-Martin et Saint-Barthélémy, l'ouragan Maria a fortement endommagé la Guadeloupe. L'état de catastrophe naturelle sera signé samedi, a annoncé le Premier ministre Edouard Philippe. Sur place, les besoins sont considérables et l'économie est paralysée à l'image du secteur de la banane, vital pour la Guadeloupe avec 75.000 tonnes de fruits exportées chaque année. Mais aujourd'hui, 200 producteurs n'ont plus rien si ce n'est des cultures à terre.
Devoir licencier. A bord de son pick-up brinquebalant, Jean-Louis constate les dégâts : des bananiers dévastés à perte de vue. 18 hectares d'arbres sont couchés sur le sol, fendus en deux ou déracinés. Ces arbres produisaient chaque année 800 tonnes grâce au travail de dix salariés qu'il va devoir licencier. "Cela va être de plus en plus difficile", annonce-t-il, sachant qu'il n'y a pus rien à sauver. "Ce n'est pas seulement mon cas mais celui de tous les producteurs."
Absents sur le marché. A quelques kilomètres, David est le propriétaire d'aune autre bananeraie ravagée. Il exportait 99% de sa production vers l'Europe, soit 450 tonnes de bananes par an à 12 euros la caisse de 20 kilos, son manque à gagner est immense. "La quasi totalité des bananiers a été rasée, couchée, ou arrachée. La banane est le poumon économique de l'île et l'inconvénient de cette culture est qu'elle n'est pas saisonnière. Elle est présente toute l'année, donc on a du personnel toute l'année. Sans revenu, sans production, sans vente, c'est être absent du marché et les autres prennent votre place", analyse-t-il, avant de conclure qu'il ne sait pas ce que sera son avenir à court terme. "On attend", dit-il.
L'urgence est de couper ces bananiers et de mettre la terre en jachère en espérant que la banane de Guadeloupe, renaisse dans le meilleur des cas dans deux ans.