"Gilets jaunes" : l'Insee divise par deux sa prévision de croissance pour le 4T

Le mouvement a eu un impact sur l'économie française.
Le mouvement a eu un impact sur l'économie française. © Philippe HUGUEN / AFP
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avec AFP
L'institut statistique a abaissé ses prévisions de croissance pour l'année 2018 à 1,5%, et a notamment divisé par deux sa prévision pour le quatrième trimestre, impacté par les "gilets jaunes". 

L'Insee a abaissé mardi sa prévision de croissance pour 2018 à 1,5%, comme la Banque de France la semaine dernière, l'activité ayant été pénalisée par le climat des affaires et le mouvement des "gilets jaunes" au dernier trimestre. L'Insee a revu à la baisse ses attentes pour la croissance en 2018, de 0,1 point à 1,5%, soit moins que le 1,7% attendu par le gouvernement et que la hausse du PIB de 2,2% (2,3% en données corrigées des jours ouvrés) atteinte l'an dernier.

L'impact du mouvement des "gilets jaunes". Pour le quatrième trimestre, l'institut statistique a même divisé par deux et amputé de 0,2 point sa prévision précédente d'une croissance de 0,2%, imputant ce ralentissement au climat des affaires, mais aussi au mouvement des "gilets jaunes", malgré une "accélération du pouvoir d'achat" sur la fin de l'année. L

Vers une progression du pouvoir d'achat. L'Insee n'a pas communiqué sa prévision pour l'an prochain, mais elle estime que l'acquis de croissance au premier semestre serait de 1%, avec une hausse estimée à 0,4% au premier trimestre et à 0,3% au second. L'institut statistique estime également que le pouvoir d'achat des Français progressera de 1,4% cette année, comme l'année dernière, grâce à une forte accélération sur le dernier trimestre de 2018, soutenue par la baisse du pétrole et de la taxe d'habitation.

L'effet limité du CICE. En revanche, il ne s'attend qu'à un effet "limité" et "modéré" du crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) sur le chômage l'an prochain, qui devrait très légèrement baisser à 9% au printemps contre 9,1% au troisième trimestre de cette année. Cette mesure va peser lourdement sur le déficit public en 2019 : l'État devra payer "double" en supportant le remboursement du CICE pour 2018 et la baisse des cotisations prévue pour l'année en cours, soit un total de 40 milliards d'euros.