Réformes contre argent frais, acte II. Après l'adoption d'un premier train de mesures concernant une hausse de la TVA le 15 juillet dernier, l'Assemblée grecque doit se prononcer mercredi dans la soirée sur une réforme de la justice civile et sur la transposition d'une directive européenne sur les banques. En échange, les discussions sur le lancement du troisième plan d'aide prévoyant plus de 80 milliards d'euros sur trois ans devraient débuter.
Une réforme initiée par le gouvernement précédent. Après le vote d'une douloureuse hausse de la TVA, entrée en vigueur lundi, et une réforme contraignante des retraites, la réforme du code de la justice civile soumise à ratification mercredi peut sembler moins polémique. Initiée par le gouvernement précédent composé de la droite et du parti socialiste, déjà sur demande des créanciers, elle avait été contestée par les organisations professionnelles d'avocats lui reprochant de donner plus de droits aux banques lors de faillites ou saisies immobilières.
Des défections attendues du côté des députés Syriza. Si ces nouvelles réformes doivent être votées à la majorité, le Premier ministre Alexis Tsipras se prépare à voir plusieurs députés de son parti Syriza lui faire faux bond.
Le premier train de réformes avait été adopté le 15 juillet dernier par 229 députés sur 300. Mais le Premier ministre avait alors perdu sa majorité absolue et avait dû compter sur des voix de l'opposition. 32 députés de Syriza avait en effet voté contre les mesures devant permettre à la Grèce d'accéder à un troisième plan d'aide et 6 s'étaient abstenus.
Vers des élections législatives anticipées ? Le vote des députés de la Vouli (le parlement grec) sera donc scruté de nouveau. Quoi qu'il en soit, pour de nombreux analystes et élus, des législatives anticipées sont devenus inévitables. Dans une telle hypothèse cependant, le parti Syriza aurait des chances d'être reconduit au pouvoir puisqu'il reste en tête des intentons de vote dans les derniers sondages.
Face aux critiques, le Premier ministre Alexis Tsipras reste inflexible. "Je lis des déclarations héroïques mais il n'y a aucune proposition alternative" au plan des créanciers, a-t-il lancé mardi. Et depuis le vote de la semaine dernière, il a procédé à un remaniement, écartant notamment les ministres ayant refusé de valider les premières mesures de l'accord avec les partenaires de la zone euro.
Le point qui fait débat : l’allègement de la dette. Ce nouveau vote devrait permettre d'ouvrir les discussions sur un nouveau plan d'aide de 80 milliards d'euros avec la visite à Athènes des experts des créanciers internationaux. Dans l'idéal, les discussions avec les créanciers s'achèveraient avant le 20 août, échéance d'un lourd remboursement à la BCE. Car les 7,16 milliards d'euros débloqués en urgence par l'Union européenne ont déjà servi à payer deux arriérés dus au FMI et à la BCE. Un des principaux points d'achoppement des discussions à venir avec les créanciers sera l'allègement de la dette grecque, qui atteint plus de 300 milliards d'euros (180% du PIB). Si le FMI s'est prononcée en faveur de cette mesure, ce n'est pas le cas de l'Allemagne qui y est clairement opposée.