Le nombre de bénéficiaires de l'allocation aux adultes handicapés (AAH) a doublé entre 1990 et 2017 pour atteindre 1,13 million, en raison d'évolutions démographiques, mais aussi parce que les plafonds de ressources ont été plusieurs fois revus à la hausse, selon une étude publiée lundi par la Drees.
Un montant rehaussé à 900 euros en 2019. Versée sous conditions de ressources aux personnes handicapées de plus de 20 ans et n'ayant pas encore l'âge de la retraite, l'AAH atteint actuellement 819 euros par mois pour une personnel seule, mais ce montant va être porté à 860 euros le 1er novembre, puis à 900 euros fin 2019.
Augmentation régulière du nombre de bénéficiaires jusqu'en 2005. Dans un premier temps, entre 1990 et 2005, le nombre de bénéficiaires de ce minimum social a augmenté de façon régulière, d'environ 2,7% par an en moyenne, "sous l'effet principalement de la démographie", souligne le service statistique des ministères sociaux. La décennie 1990 a en effet été celle où les générations du baby-boom sont arrivées à un âge (entre 45 et 60 ans) où les handicaps sont plus fréquents.
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Hausse de 4% par an de 2008 à 2012. Après une période de relative stagnation en 2005-2008, le nombre d'allocataires de l'AAH a connu une nouvelle période de hausse marquée à partir de 2008, avec plus de 4% de hausse moyenne annuelle jusqu'en 2012. Ceci s'explique principalement par des revalorisations successives bi-annuelles, qui ont eu pour effet "de relever sensiblement le plafond des ressources et ainsi d'accroître le nombre d'allocataires de la prestation", selon l'étude.
Plus de 2% d'augmentation depuis. Depuis 2015, l'augmentation du nombre de bénéficiaires est restée supérieure à 2% par an, ce qui s'explique notamment par le "recul de l'âge minimum légal de départ à la retraite de la génération née en 1954". Les personnes handicapées atteignant l'âge de la retraite cessent en effet de percevoir l'AAH pour basculer vers le régime de "retraite pour inaptitude".
Dans une précédente étude publiée en juillet, la Drees avait souligné des "difficultés d'insertion importantes" pour les personnes handicapées, en observant que seuls 6% des allocataires de cette prestation "sortent des minima d'une fin d'année à la suivante".