Le président de la Cour des comptes Didier Migaud a averti lundi que l'amélioration actuelle des finances publiques ne devait "pas faire illusion", lors de l'audience solennelle de rentrée de l'institution en présence d'Emmanuel Macron.
Des conditions "nombreuses et loin d'être acquises". "Les conditions à réunir pour atteindre les objectifs" de réduction du déficit fixées par le gouvernement pour les prochaines années "sont nombreuses et loin d'être acquises", a souligné Didier Migaud devant le président de la République, qui devait ensuite prendre la parole pour répondre.
Une hypothèse "incertaine" de croissance. Pour 2018, le budget "ne prévoit qu'un recul faible du déficit, et le poids de la dette publique devrait encore légèrement augmenter", a rappelé Didier Migaud. "Au-delà de 2018", l'effort de réduction des déficits "repose sur l'hypothèse, par nature incertaine, du maintien du rythme actuel de croissance sur toute la période", a également estimé le président de la Cour des comptes.
"Pour respecter la trajectoire prévue, des réformes d'ampleur structurelle devront être mises en oeuvre sans retard - certes dans le cadre des travaux de la démarche 'Action publique 2022', mais... sans attendre 2022", a-t-il indiqué. "Même avec un déficit ramené sous la barre des 3%, la France continue toutefois de présenter une situation financière plus dégradée que celle de la quasi-totalité de ses partenaires de la zone euro", a encore rappelé l'ancien député socialiste.
Un déficit en baisse en 2017. Le déficit du budget de l'Etat s'est réduit de 1,3 milliard d'euros en 2017 grâce à la hausse des rentrées fiscales, sur fond d'accélération de la croissance, selon le ministère des Comptes publics. Sur l'ensemble de l'année écoulée, le déficit budgétaire a atteint 67,8 milliards d'euros, le plus bas niveau depuis 2008. Le déficit des administrations publiques devrait repasser sous la barre des 3% de PIB en 2017, conformément aux règles de l'Union européenne, pour la première fois depuis dix ans.