La dette publique de la France a grimpé à 97,6% du Produit intérieur brut contre 96,8% à la fin du dernier trimestre 2017, a annoncé vendredi l'Institut national de la statistique et des études économiques.
Une dette supérieure à l'objectif. Rapportée à la richesse nationale, cette dette de l'ensemble des administrations publiques, mesurée selon les critères de Maastricht, s'est accrue de 36,9 milliards par rapport au trimestre précédent quand elle représentait 96,8% du Produit intérieur brut (PIB). Le ratio de dette publique est supérieur à ce stade à l'objectif que s'est fixé le gouvernement pour l'année 2018, à savoir 96,4% du PIB.
Une Sécu moins endettée. D'après l'Insee, cette évolution s'explique par la contribution de l'État à la dette, qui a augmenté de 40,7 milliards d'euros sur les trois premiers mois de l'année. La contribution à la dette des administrations de sécurité sociale a de son côté reculé de 2,6 milliards d'euros, "surtout du fait de l'Acoss", organisme collecteur des cotisations de sécurité sociale, dont les comptes se sont améliorés de 1,8 milliard d'euros.
Plus d'économies des administrations locales. La contribution à la dette des administrations publiques locales a quant à elle reculé de 1,4 milliard d'euros, notamment grâce aux efforts des communes (-1,3 milliard) et des départements (-0,8 milliard), les régions ayant au contraire accru leur endettement (+0,4 milliard). La "dette publique nette", qui tient compte de la trésorerie présente dans les caisses des administrations publiques, a pour sa part augmenté de 16 milliards d'euros pour atteindre 2.039 milliards d'euros.
Une sévère mise en garde de la Cour des comptes. La publication de ces chiffres intervient deux jours après la sévère mise en garde de la Cour des comptes, qui a appelé le gouvernement à des "mesures fortes" pour améliorer l'état des finances publiques françaises. La France est certes "sortie de la procédure de déficit excessif" en ramenant l'an dernier son déficit sous la barre des 3% du PIB, pour la première fois depuis 2007, a souligne la Cour dans son rapport annuel sur les perspectives budgétaires françaises. Mais sa situation "s'est détériorée par rapport à celle de ses partenaires européens", la dette publique française ayant grimpé de près de 32 points en dix ans, a-t-elle ajouté.