"Le problème de la France, c'est d'abord elle-même. Réglons nos problèmes avant d'être exigeants avec nos voisins". Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, était mercredi l'invité d'Europe1. Il a livré en exclusivité sa vision de l'état du pays.
"La France est malade, elle n'est pas bien. Il y a une fièvre, qui s'appelle le chômage de masse. On s'y attèle. Il n'y a pas d'autre choix que d'agir pour réformer". Emmanuel Macron n'a pas sa langue dans sa poche et il épingle tour à tour les frondeurs, le Medef ou même, sans le citer, l'optimisme de son prédécesseur Arnaud Montebourg. Voici ce qu'il faut retenir de l'interview.
"L'impopularité qui est la nôtre est due au manque de résultat. On paye cash une décennie perdue" — @EmmanuelMacron#E1matin— Europe 1 (@Europe1) 17 Septembre 2014
Sur Air France. "Je crois qu'il y a un dialogue social qui est normal au niveau de l'entreprise, je pense que celle-ci doit trouver quelques concessions souhaitables. Mais au-delà de ça, on ne peut plus accepter qu'un pays soit bloqué par quelques-un (...) Je pense que la grève doit s'arrêter", a-t-il déclaré.
Sur les frondeurs. Le ministre est revenu sur le vote de confiance, accordée de justesse à Manuel Valls, mardi à l'Assemblée. "On peut débattre du nombre de voix mais la réponse a été donnée : il n'y a pas d'autre choix qu'avancer !", martèle Emmanuel Macron. "Que proposent ceux qui appellent à la crise institutionnelle? Je ne l'ai pas entendu hier, pas entendu ce matin", a taclé le ministre, qui ne s'est pas montré tendre envers les frondeurs socialistes. "Les frondeurs? J'attends de voir ce qu'ils proposent. Plus de déficit, de dépenses ? C'est une recette qui a été essayée pendant 20 ans". 32 députés socialistes se sont abstenus lors du vote de confiance à Manuel Valls.
"L'abstention, dans la situation que nous vivons, c'est presque voter contre !" — @EmmanuelMacron#E1matin— Europe 1 (@Europe1) 17 Septembre 2014
Sur la croissance (et Montebourg). Comment relancer, donc, la croissance ? Emmanuel Macron promet une loi pour la croissance "présentée avant la fin de l'année et débattue au Parlement en début de l'année prochaine". Réformera-t-elle les professions réglementées, comme l'avait annoncé Arnaud Montebourg ? "Ce ne sera qu'une petite partie de la réforme", précise Emmanuel Macron.
"Si on ne bouge pas, on échouera. Il n'y a pas UNE grande réforme à faire mais une série de petites réformes" — @EmmanuelMacron#E1matin— Europe 1 (@Europe1) 17 Septembre 2014
"Mais dire que cela rendra 6 milliards d'euros de pouvoir d'achat aux Français, c'est une illusion", a-t-il d'emblée prévenu, allant à l'encontre de l'optimisme de son prédécesseur. "On ne va pas résoudre les problèmes des Français en sacrifiant les notaires et les pharmaciens".
Sur le Medef. Tout comme l'ensemble du gouvernement, Emmanuel Macron, pourtant plutôt qualifié de libéral, n'a que peu apprécié le plan du Medef pour relancer l'emploi, dévoilé dans Les Echos lundi. "Pierre Gattaz (patron du Medef) doit prendre sa part de responsabilité, pas faire des commentaires dans la presse", tacle le ministre de l'Economie. Le syndicat patronal pense notamment à supprimer des jours fériés et réformer le Smic.
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