Le monde actuel est en train de vivre une quatrième révolution industrielle et ce n’est pas forcément une bonne nouvelle. Car cette mutation "entraînera de larges perturbations non seulement sur le modèle des affaires, mais aussi sur le marché du travail pendant les cinq prochaines années", indique un rapport réalisé par le le Forum Economique mondial, qui organise le sommet de Davos. D’après cette étude, cette révolution industrielle devrait entraîner la suppression de plus de 5 millions d’emplois parmi les quinze principales puissances économiques.
Qu’est-ce que la 4e révolution industrielle ? Ce terme est utilisé pour désigner le dernier changement de paradigme dans l’industrie, après ceux provoqués par l’invention de la machine à vapeur (fin XVIIIe), puis de l’électricité (fin XIXe) et enfin de l’informatique. Cette fois-ci, ce n’est pas une mais plusieurs disciplines qui participent à cette nouvelle révolution : les nanotechnologies, l’intelligence artificielle, les imprimantes 3D, les biotechnologies ou encore le big data.
Cette quatrième révolution industrielle promet l’avènement d’un mythe : l’usine intelligente, connectée, automatisée et plus flexible. Mais elle peut aussi être bien plus concrète, avec par exemple, l’essor des objets connectés qui collectent tous seuls des données et peuvent être commandés à distances.
Une révolution qui va détruire certains métiers. Une telle rupture technologique ne se fait pas sans heurts, comme le montre le concept de destruction créatrice : une innovation de taille prive certains métiers de leur raison d’être, détruits certaines activités pour en créer de nouvelles. Ainsi, l’essor de l’électricité a réduit drastiquement l’activité des usines de bougies mais a permis l’apparition du métier d’électricien. Un scenario qui risque de se répéter : la numérisation et les progrès de l’analyse de données vont permettre d’automatiser de nombreuses démarches administratives ou encore les métiers de l’archivage.
Résultat, "sans une action urgente et ciblée dès aujourd'hui pour gérer cette transition à moyen terme et créer une main d'oeuvre avec des compétences pour l'avenir, les gouvernements devront faire face à un chômage en hausse constante et à des inégalités", alerte le président du Forum Economique mondial, Klaus Schwab. Et le changement ne serait pas anodin d’un point de vue social : 5 millions d’emplois sont menacés.
Les secteurs les plus menacés. Sans surprise, les secteurs dans lesquels les tâches peuvent être le plus facilement automatisées sont les plus concernés par cette révolution numérique. Et donc les plus menacés. Ainsi, les emplois de bureau et les fonctions administratives seraient les plus exposées et perdraient presque 4,8 millions d’emplois d’ici 2020. Suivent ensuite l’industrie (1,6 million d’emplois menacés), et la construction-extraction de matières premières (-497.000 emplois). Une liste loin d’être exhaustive puisque d’autres secteurs sont concernés : la culture, les divertissements, les médias, le droit ou encore la maintenance.
Mais si des emplois vont être détruits, d’autres – bien que moins nombreux - vont être créés ailleurs. Ainsi, le secteur de la finance, le management, l’informatique, l’ingénierie ou encore l’architecture devraient faire partie des secteurs qui créent le plus de postes. Reste à former les travailleurs et les étudiants pour qu’ils puissent occuper ces emplois de demain.