L’Arabie saoudite, terre promise des entrepreneurs français

13.10.Valls Arabie Saoudite Prince Mohammed bin Nayef bin Abdulaziz.KENZO TRIBOUILLARD  AFP.1280.640
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avec Walid Berrissoul , modifié à
DIPLOMATIE - Manuel Valls est en visite à Ryad avec une délégation d’entreprises françaises pour tenter de signer le maximum de contrats.

Les tournées diplomatiques du gouvernement français au Proche-Orient prennent une tournure particulière lorsqu’une étape est prévue en Arabie Saoudite, et la visite de Manuel Valls n’échappe pas à la règle. Arrivé lundi soir dans la capitale saoudienne, le Premier ministre n’est pas venu seul puisqu’il est accompagné de nombreux patrons français. Objectif : signer un maximum de contrats et inciter Riyad à investir en France.

Manuel Valls, VRP de l’économie française. Parti pour une tournée de plusieurs jours en Egypte, en Jordanie et en Arabie Saoudite, le Premier ministre est avant tout en déplacement pour parler géopolitique, qu’il s’agisse de la guerre en Syrie ou du dossier du nucléaire iranien. Mais l’étape saoudienne n’est pas que diplomatique : comme toujours avec Riyad, il est aussi question de gros sous.

En effet, Manuel Valls est accompagné d’une délégation de près de 200 chefs d’entreprises. De nombreux contrats présentés comme "significatifs" ou "conséquents" doivent en effet être signés mardi, même si les hommes d’affaires préfèrent rester prudents, les Saoudiens ayant l’habitude de négocier jusqu’à la dernière minute. Mais l’enjeu est de taille puisque les Saoudiens sont intéressés par de nombreux produits français : des hélicoptères Airbus, des navires militaires, des satellites, des tramways, sans oublier des contrats dans la santé et l’agroalimentaire.

"Venez en France, venez investir". Mais l’Arabie Saoudite n’est pas seulement un client, c’est aussi un investisseur potentiel pour la France. "Venez en France, venez investir, c'est le moment plus que jamais", a ainsi déclaré Manuel Valls devant le deuxième Forum économique franco-saoudien. Il faut dire que les liens économiques entre les deux pays sont déjà forts : la France est le troisième investisseur dans le royaume saoudien. Paris souhaiterait donc que cette relation se poursuive et a vanté les possibilités de développement des activités des entreprises saoudiennes en France.

Une relation consolidée sous Hollande. Ce rapprochement économique ne doit rien au hasard. L’Arabie Saoudite et les autres monarchies pétrolières de la péninsule ont toujours été un marché stratégique pour les entreprises françaises. Et encore plus depuis que Riyad a entamé un virage diplomatique : fâchée de voir son allié américain se rapprocher de son ennemi iranien, l’Arabie Saoudite a décidé de rééquilibrer sa diplomatie en direction de l’Europe.

Cela tombe bien, Paris et Riyad ont des positions très proches sur de nombreux dossiers, notamment vis-à-vis du régime syrien ou encore sur le dossier du nucléaire iranien. Décidé à ne pas rater une telle opportunité, la France multiplie donc les contacts : depuis le début de son quinquennat, François Hollande s’est déjà rendu sur place à quatre reprises pour resserrer les liens entre les deux pays. Quitte à fermer les yeux sur le jeu trouble de la monarchie pétrolière en matière de financement des organisations islamistes à travers le monde.

>> Retrouvez la chronique de Raphaël Enthoven, elle aussi consacrée à la visite du Premier ministre en Arabie Saoudite et aux questions philosophiques qu'elle pose :


Le propre d'un homme d'Etat est de savoir...par Europe1fr