L'Assemblée nationale a largement adopté mardi en première lecture le projet de budget 2018 de la Sécu, premier du quinquennat d'Emmanuel Macron, par 354 voix contre 192 et 13 abstentions. Les députés LREM et MoDem ont voté pour, les autres groupes politiques majoritairement contre, concentrant leurs critiques sur la hausse de Contribution sociale généralisée (CSG).
Au prix d'économies dans le domaine de la santé, le déficit de la Sécu doit être réduit à 2,2 milliards d'euros l'année prochaine, niveau inédit depuis 17 ans. Pour le groupe majoritaire LREM, Thomas Mesnier a vanté un budget "ambitieux, responsable et solidaire", traduisant "une volonté profonde de transformation du pays".
Les députés LR jugent des "efforts budgétaires limités". Les alliés MoDem ont soutenu un texte "fondateur" permettant de "renforcer notre cohésion nationale". Mais, par la voix de Nathalie Elimas, ils ont indiqué qu'ils seraient "vigilants" quant aux retraités modestes impactés par la hausse de CSG, et ont averti qu'il était "impérieux de revenir à une politique familiale forte". Les députés LR se sont prononcés contre, Jean-Pierre Door jugeant les "efforts budgétaires limités", "les réformes structurelles toujours aussi maigres", et estimant que "les perdants seront nombreux avec l'attaque des familles et des retraités". Les Constructifs (UDI et ex-LR) ont majoritairement voté contre un budget "de transition" qui ne les a "pas totalement convaincus".
La baisse de l'allocation versée aux parents de jeunes enfants. Comme pour le volet recettes du budget de l'État, toute la gauche s'est opposée au PLFSS, les socialistes le considérant "injuste et déséquilibré", les Insoumis dénonçant "une entreprise de destruction méthodique au profit des intérêts privés" et les communistes "une nouvelle loi d'affaiblissement de la Sécurité sociale". Défendu dans l'hémicycle la semaine dernière par la ministre de la Santé Agnès Buzyn et le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, le projet de budget prévoit une baisse de l'allocation versée aux parents de jeunes enfants, un allègement de la fiscalité sur les actions gratuites, une hausse de la fiscalité du tabac et encore une extension du nombre de vaccins obligatoires.
En octobre 2012, le premier budget de la Sécu du quinquennat de François Hollande avait été adopté par 318 voix contre 228 en première lecture, un peu moins largement vu une majorité moindre.