Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, l’a confirmé mercredi : d’ici à la fin de la semaine, le gouvernement va annoncer une réduction de la prise en charge par l’Etat des dépenses de chômage partiel. À compter du 1er juin, ce ne sera plus 100% de la dépense des entreprises mais un peu moins. Il faut dire que plusieurs voix commencent à s’élever pour dire qu’au moment où la reprise de l’activité s’amorce, le chômage partiel agit comme un frein.
Un système trop généreux ?
"Ce système est de loin le plus favorable en Europe, à la fois pour le salarié et l’employeur", relève au micro d’Europe 1 Bertrand Martinot, économiste spécialiste du marché du travail à l’Institut Montaigne. "Mais un système aussi généreux ne peut se justifier que pour des secteurs qui ne peuvent pas rouvrir. Lorsque l’on cherche à ramener au travail un maximum de personnes, dans la majorité des secteurs économiques, ce système commence à fonctionner comme une subvention massive au non-travail", pointe-t-il.
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Pour cet économiste, il faut donc "diminuer rapidement la générosité" du chômage partiel, voire même réclamer aux salariés certains sacrifices pour accélérer la relance de l’activité. "On pourrait demander des contreparties, en terme de suppression des jours de congés ou de RTT, comme ça se passe au Danemark", avance ainsi Bertrand Martinot.