Les chiffres sont meilleurs que prévus. La France a enregistré en 2017 un déficit public de 2,6% du produit intérieur brut (PIB) au lieu des 2,9% officiellement attendus, a annoncé lundi l'Insee dans un communiqué. C'est la première fois depuis 2007 que la France repasse sous la fameuse barre des 3% de déficit exigée par les traités européens. En 2016, le déficit s'était établi à 3,4% du PIB, et il s'établissait à 3,6% en 2015. "La baisse est spectaculaire, c'est une excellente nouvelle", a jugé lundi matin l'éditorialiste d'Europe 1 Nicolas Barré, directeur de la rédaction des Echos.
"L’embellie se vérifie d’abord au niveau de l’Etat qui a engrangé 4,3 milliards d’euros de recettes fiscales supplémentaires", décrypte le spécialiste, qui relève également l'"amélioration des comptes de la Sécurité sociale, avec une réduction de 2,7 milliards du déficit du régime général, qui sera d’environ 5 milliards d’euros". "C’est le plus faible déficit pour la Sécurité sociale depuis 15 ans !", souligne encore Nicolas Barré.
Les comptes de la Sécu attendus à l'équilibre. Et l'amélioration devrait se poursuivre cette année. "L’OCDE prévoit 2,2% de croissance cette année après 2% l’an dernier : ce bon niveau d’activité aura un effet mécanique sur les rentrées fiscales", analyse le directeur des Echos. "Ensuite, c’est lié, la reprise du marché de l’emploi - la France a créé 270.000 emplois salariés l’an dernier - augmente les rentrées de cotisations sociales. C’est ce qui fait que les comptes de la Sécu devraient être quasiment à l’équilibre cette année. Conclusion, c’est maintenant une certitude : la France va sortir de la procédure de déficit excessif qui nous plaçait sous la surveillance de Bruxelles depuis 2009.
Procédure de déficit excessif. La France était le dernier pays de l'Union européenne avec l'Espagne à être encore sous le coup d'une procédure pour déficit excessif. Bruxelles, qui a déjà accordé à la France deux délais de deux ans (2013 et 2015) pour revenir dans les clous, avait exclu toute nouvelle rallonge. "Pour être le leader en Europe", la France doit "montrer l'exemple", avait mis en garde fin janvier le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici, appelant Paris à poursuivre ses efforts.