Quelques jours seulement après que leur cas a été discuté à L'Assemblée Nationale, les auto-écoles ont mené une opération escargot à Paris dans la matinée de vendredi. Après s'être rassemblés à plusieurs portes parisiennes, non loin du périphérique, les véhicules ont ensuite rejoint le centre de Paris. En cause : la réforme du permis de conduire contenue dans le projet de loi croissance menace, selon elles, leur survie. En réaction, Emmanuel Macron, le ministre de l'Economie, a défendu la réforme. Des représentants des auto-écoles doivent en outre être reçus dans l'après-midi par des collaborateurs du Premier ministre.
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Réunies aux portes de Paris. Des dizaines de véhicules d'auto-écoles se sont rassemblés dès 7h30 aux portes de la Chapelle, de Clignancourt, de Bercy, d'Auteuil et de Bagnolet, aux abords du périphérique, et prévoyaient de converger vers le centre de la capitale. Pas moins de 300 véhicules stationnaient par exemple à la porte d'Auteuil, en provenance de Paris mais aussi de province.
À 8 heures, le trafic en Île-de-France était cependant habituel, avec 138 kilomètres de bouchons, précisait sur son site Bison Futé.
Un projet de loi qui va "à l'encontre de la sécurité routière". Contrat de formation et d'évaluation à distance, possibilité pour les loueurs de voiture équipée de double commande de former les conducteurs, recours à d'autres intervenants que les inspecteurs pour les examens pratiques au permis: Les mesures proposées par le gouvernement vont "à l'encontre de la sécurité routière", s'est inquiété le Conseil national des professions de l'automobile (CNPA) dans un communiqué.
Les moniteurs d'auto-écoles s’inquiètent tout particulièrement du projet du gouvernement de confier à des personnes moins expérimentées, des postiers par exemple, la mission de faire passer l'examen du permis de conduire.
Ils dénoncent enfin des "enjeux de pouvoir" entre les ministères de l'Intérieur et de l'Economie. Ce dernier "entend libéraliser le secteur, au mépris des intérêts des élèves", estime l'organisation, qui rappelle que l'objectif fixé par le gouvernement est de faire passer le nombre de morts sur les routes sous la barre des 2.000 d'ici 2020.
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"Une réforme de bon sens". Emmanuel Macron a dit qu'il entendait "les messages d'inquiétude", tout en défendant "une réforme de bon sens pour notre jeunesse parce qu'on va réduire des délais d'attente trop longs et des coûts trop élevés". Il a aussi tenu à préciser qu'"aucune mesure portée par le texte ne condui[sait] à réduire la sécurité routière". Quant à Gilles Savary, député PS rapporteur thématique, il a justifié la réforme vendredi par le fait que "les députés ne pouvaient rester indifférents aux conditions catastrophiques d'obtention du permis de conduire".