L’info. Les banques réussissent toujours à retomber sur leurs pattes. Ciblés par une série de lois qui ont limité les frais bancaires pour leurs clients à découvert, les établissements bancaires ont trouvé la parade : ils ont depuis multiplié les frais punitifs. Une véritable machine à cash que dénonce la revue 60 Millions de consommateurs.
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Quand la loi a limité les abus des banques. Que les banques mettent des barrières pour limiter les découverts de leurs clients est tout à fait normal. Mais pour certains, ce garde-fou est devenu un puits sans fond, les frais pouvant parfois même dépasser le montant du découvert. Les gouvernements successifs ont donc encadré ces dérives : les frais d’intervention pour découvert ont été plafonnés et les crédits revolving ont été encadrés. Sauf que les banques ont rapidement trouvé la parade.
Une véritable inventivité pour multiplier les frais. Puisque les frais d’intervention ont été encadrés, les banques ont tout simplement inventé de nouveaux frais. Ainsi, pour vous prévenir que vous êtes à découvert, il existe désormais des frais de relance. Un coup de téléphone de votre banquier devient ainsi payant.
Mathieu en a fait l’amère expérience après une erreur de prélèvement de son opérateur téléphonique. " Le banquier a dû m’appeler et rien que cet appel m’a coûté 10 euros. J’ai ensuite reçu une lettre quelques jours plus tard : je me suis aperçu que cette lettre m’a coûté 12,50 euros. Là, j’en suis déjà à 30 euros de frais".
"C’est le nouvel eldorado pour les banques". L’encadrement des frais bancaires n’a donc pas limité la facture pour les clients, comme le constate une enquête de 60 Millions de consommateurs. Et quand on sait qu’un tiers des Français sont à découvert tous les mois, les banques disposent d’une importante manne financière. En effet, alors que les banques empruntent actuellement à la banque centrale européenne à un taux de 0,15%, elles facturent tout découvert, même autorisé, avec un taux d’intérêt de 10%. Et peuvent rajouter ensuite les frais punitifs.
Bref, une véritable mine d’or, comme le dénonce Lionel Maugain, de l'association 60 millions de consommateurs : "l’autorisation de découvert, c’est le nouvel eldorado des banques. Elles incitent tout le monde à avoir une autorisation de découvert. C’est une pratique bancaire industrialisée, toutes les banques font cela. Et elles le font avec un grand profit".
"Le découvert n’est pas un produit banal". Et l’association d’avancer un chiffre éloquent : les découverts rapportent plusieurs milliards d'euros par an aux banques, plus encore que les fameux crédits revolving avant qu’ils ne soient plus strictement encadrés par la loi. "Il est temps que les banques prennent conscience qu’elles amplifient les effets de la crise avec ce genre de pratiques et que le découvert n’est pas un produit banal, que c’est un crédit qui coûte cher et est très mal encadré".
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