Les Européens vont bientôt savoir si leurs banques sont suffisamment solides pour ne pas avoir besoin d’être sauvé aux frais des contribuables. Les principales banques de la zone euro ont effet passé des "stress tests" dont les résultats seront publiés dimanche, bien que certains noms d’établissements bancaires aient déjà fuité. Mais au fait, qu’est-ce qu’un stress test et à quoi sert-il ?
Souviens-toi l’été 2008. En guise de préambule, petit retour en arrière : en 2008 éclate la crise des subprimes qui va se propager à l’ensemble du système financier. Les établissements bancaires américains avaient en effet accordé à tout va des prêts immobiliers à des foyers pas toujours solvables, pour ensuite les revendre à des investisseurs. Un modèle spéculatif tout sauf solide, si bien qu’au moindre retournement du marché immobilier, il s’est écroulé comme un château de cartes.
Beaucoup d’emprunteurs ont été ruinés, les investisseurs y ont aussi perdu des plumes mais pas les banques : de par leur poids, les laisser faire faillite aurait encore aggravé la crise. Les Etats sont donc venus à leur rescousse à coups de milliards d’euros. Un épisode douloureux que plus aucun Etat européen ne veut revivre, d’autant qu’ils n’en ont plus les moyens.
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Le stress test, un simulateur de crise. Désormais, ce sont les banques elles-mêmes qui sont censées payer les pots cassés en cas de nouvelle crise bancaire. Mais encore faut-il qu’elles en aient les moyens. L’Europe a donc changé les règles comptables pour qu’elles prennent moins de risques et disposent d’une trésorerie suffisante en cas de crise.
C’est là qu’interviennent les stress tests : ces simulations servent à vérifier que les banques ont les moyens de gérer elles-mêmes les conséquences d’un nouveau krach. Dans les faits, 6.000 spécialistes simulent une nouvelle crise (récession, effondrement des bourses, chute du marché immobilier) pour voir comment une banque réagirait. Et si elle a les moyens de s’en sortir sans appeler à l’aide un Etat.
Que risquent une banque si elle échoue ? Si les stress test montrent qu’un établissement bancaire n’a pas les reins assez solides pour survivre à un nouvel incident financier, ce dernier devra se renforcer : soit en vendant des actifs pour récupérer de l’argent, soit en attirant de nouveaux investisseurs pour augmenter son capital.
A priori, les banques s’en sortent bien. La Banque centrale européenne, qui a défini la méthode des stress test et centralisé les résultats, doit dévoiler dimanche le bilan de cette vaste opération. Mais la presse, notamment belge, a déjà commencé à balancer quelques noms. Le quotidien Le Soir affirme par exemple qu’onze banques ont échoué. Il s’agirait principalement de petites banques, à l’exception de Dexia qui est néanmoins en pleine convalescence. Que les Français se rassurent, a priori aucun établissement national n'est concerné.
La majorité des 130 banques testées seraient donc assez solides et sont même en train de se renforcer pour respecter les nouvelles règles européennes. De quoi rassurer le reste de la planète finance, mais aussi et surtout les Européens.
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