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Margaux Fodéré // Crédits photo : Riccardo Milani / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Aujourd’hui, 60% des logements d’avant-guerre sont notés E, F ou G. Pourtant, certains de ces biens ne sont pas des passoires énergétiques. Pour la Chambre des Diagnostiqueurs Immobiliers de la FNAIM, il faut corriger le DPE des bâtiments anciens, comme pour les petites surfaces.

Dans un peu plus d’un an, le 1er janvier 2025, plus aucun logement classé G ne pourra être mis en location… Une date qui donne beaucoup de fil à retordre aux propriétaires, obligés de lancer de gros travaux de rénovation énergétique pour remonter leur DPE. Or, certains biens reçoivent parfois un DPE plus mauvais que la réalité : il y a les petites surfaces, comme Europe 1 vous l’expliquait il y a quelques semaines. Mais aussi les bâtiments d’avant-guerre, selon la Chambre des diagnostiqueurs immobiliers de la FNAIM (Fédération nationale de l’immobilier). Et le phénomène est loin d’être anecdotique.

Un tiers du parc immobilier est sorti de terre avant 1948

Les bâtiments construits avant 1948 représentent un tiers du parc immobilier. Et parmi ces logements, 60% sont notés E, F ou G. Autrement dit, très souvent, ils sont considérés comme des passoires énergétiques. Mais ces classements ne correspondent pas toujours à la réalité, selon Yannick Ainouche, le président de la Chambre des Diagnostiqueurs immobiliers à la FNAIM. "Ça peut être une erreur de croire qu’un bien ancien peut être énergivore. Pour preuve, on a tous été dans une maison dans une campagne en plein été en disant 'tiens, il fait frais dans cette maison'. Ça prouve qu’il y a des qualités intrinsèques des biens construits avant 1948 qui doivent être prises en compte par le DPE. On pourrait améliorer la lettre du DPE au moins d’une lettre", a déclaré Yannick Ainouche.

"Il nous faut un DPE sincère"

Un saut de lettre, ce n’est pas peut-être pas beaucoup et pourtant : cela permettrait à certains logements d’échapper au calendrier d’interdiction fixé par le gouvernement. Et cela éviterait aussi des déceptions aux Français qui se lancent dans d’importants travaux de rénovation pour remonter leur DPE, avec finalement peu de gains à la clé, explique Jean-Christophe Repon, le président de la CAPEB, la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment : "Il nous faut un DPE sincère pour qu’on n’ait pas de la contre-performance énergétique et que le particulier nous dise : mais à la sortie ça sert à rien ce que j’ai fait puisque je n’ai pas gagné d’argent sur ma facture". Selon les informations d’Europe 1, lors d’une réunion fin novembre, les diagnostiqueurs et le Ministère du Logement ont abordé ce sujet du DPE des bâtiments anciens.