Plus de 80.000 personnes, c'est la fréquentation record de l'édition 2018 du Printemps de Bourges, qui s'est achevée il y a quelques jours. Et avec les déferlantes de festival pendant l'été, une fois de plus les amateurs de musique en tout genre vont être comblés. Pour les organisateurs, avoir une ou plusieurs têtes d'affiche aide pour booster la fréquentation d'un festival. Mais ils ne sont pas les seuls à se réjouir des bons chiffres de fréquentation, les villes et les régions dans lesquelles sont organisés ces événements bénéficient également des retombées économiques des festivals.
Les festivals font vivre 150.000 saisonniers. Environ 35 euros, voilà en moyenne ce que dépense un visiteur de festival dans les restaurants et les commerces locaux, selon l’Inspection générale des finances. Un chiffre qui augmente quand le festival est loin d’une grande ville et qu’il faut trouver un hébergement. Dans ce cas la moyenne grimpe autour de 65 euros de dépense, par exemple autour du festival de la Chaise Dieu, en Auvergne. Et il y a le phénomène des curieux : à la Rochelle, en plus des 90.000 entrées payantes des Francofolies, 30.000 visiteurs sont là sans billet, pour profiter l’atmosphère et écouter les musiciens de rue qui envahissent la ville. Ils dépensent en moyenne 30 euros chacun. Plus globalement, les festivals font travailler 150.000 saisonniers par année.
Enrichir durablement une ville. Si ces retombées ne durent que pendant le temps d'un festival pour les secteurs de l'hôtellerie et de la restauration, elles peuvent aussi enrichir durablement une ville, c’est le cas du Printemps de Bourges. "Ça donne une image d’une ville dynamique, une ville où il faut investir", révèle Pascal Blanc, maire de Bourges. "Nous sommes en plein cœur du centre-ville, où se côtoient à la fois des petits commerces et en même temps des grandes enseignes comme Marionnaud, la Fnac, H&M, Zara un peu plus loin, ce qui paraît effectivement inimaginable". "C'est parce que le festival est porteur", indique l'édile. "Le cas de la Fnac, c’est typique. La Fnac a une image très culturelle, le Printemps de Bourges c’est une étiquette culturelle de la ville de Bourges, donc tout ça on voit bien que ça matche", se félicite-t-il.
Sauver un collège. Autre preuve que ces événements peuvent profiter à toute la population d'une ville, l’hôpital de Bourges attire chaque année une quarantaine de jeunes internes, à qui des billets pour les concerts sont offerts. Les festivals peuvent également sauver... des établissements scolaires. A Marciac, dans le Gers, le collège menaçait de disparaître. "Nous avons développé des ateliers initiation à la musique de jazz. Ce qui a permis de doubler les effectifs du collège, de reconstruire cet établissement, de développer un petit internat et d’assurer un beau devenir à cet établissement, qui aujourd’hui rayonne et ne connaît plus aucun problème de recrutement !", explique Jean-Louis Guilhaumon, maire de la commune et initiateur du rendez-vous Jazz in Marciac, qui se tient tous les ans fin juillet.
Des budgets et des subventions en baisse. Seule ombre au tableau, organiser un festival coûte cher, les événements étant souvent subventionnés. Le Printemps de Bourges, les Francofolies ou encore Solidays le sont par exemple à hauteur d'un million d'euros. Les collectivités locales espèrent qu’un euro investi en rapportera 5 ou 10 au territoire. Mais les budgets sont en baisse, et des dizaines de festivals ont disparu ces trois dernières années, comme Consonances, à Saint-Nazaire, les Muzikelles de Meaux ou les Estivales de Perpignan.