Les laboratoires ont tendance à augmenter les prix des médicaments déremboursés

Pour compenser une perte de chiffre d'affaires, les laboratoires pharmaceutiques ont augmenté les prix hors taxes de leurs médicaments déremboursés.
Pour compenser une perte de chiffre d'affaires, les laboratoires pharmaceutiques ont augmenté les prix hors taxes de leurs médicaments déremboursés. © KENZO TRIBOUILLARD / AFP
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avec AFP , modifié à
Les laboratoires ont augmenté les prix de plus de la moitié des médicaments déremboursés fin 2011, de 39% en moyenne sur un an, selon un rapport de la Drees publié jeudi. Mais ils ont tout de même enregistré une baisse de chiffre d'affaires sur ces produits jugés peu efficaces.

Une majorité de laboratoires ont augmenté les prix des médicaments déremboursés fin 2011 pour compenser la baisse des ventes attendue pour ces produits jugés peu efficaces, selon une étude du service statistique des ministères sociaux (Drees) publiée jeudi.

Une part importante des médicaments vendus en pharmacie. En 2016, le chiffre d'affaires hors taxes lié aux ventes de médicaments non remboursables atteignait 2,2 milliards d'euros, soit 10,7% du chiffre d'affaires total des médicaments vendus dans les pharmacies de ville (20 milliards d'euros), précise la Drees, qui s'est penchée sur la "vague importante" de déremboursements survenue fin 2011.

Des prix parfois doublés. Alors que le taux de TVA des médicaments passe, après déremboursement, de 2,1% à 10%, les laboratoires se sont livrés à "trois types de stratégies de fixation des prix" dans les douze mois suivant, selon la Drees. Dans la majorité des cas, ils ont augmenté leurs tarifs "pour 54 % des médicaments déremboursés fin 2011", de "39 % en moyenne en un an", certains produits voyant leur prix plus que doubler, à l'instar du bain de bouche Alodont 200 mL (+144%) ou du relaxant musculaire Lumirelax 500 mg (+111%).

Une réduction du chiffre d'affaires malgré tout. Mais ces hausses n'ont pas permis de compenser entièrement "la diminution assez importante des volumes" vendus, de 47% en moyenne, et donc d'empêcher une réduction du chiffre d'affaires, de 26 %.

"Deuxième stratégie la plus courante", selon la Drees, la "baisse des prix [hors taxes] pour 23 % des médicaments déremboursés", de 8% en moyenne au bout d'un an. Couplée à "une chute très importante des volumes vendus" (-57 %), elle a engendré une forte diminution du chiffre d'affaires, de 62% en moyenne, précédant dans certains cas un retrait pur et simple du marché. La commercialisation de traitements contre l'ostéoporose et les rhumatismes déremboursés en décembre 2011 a ainsi cessé en 2013, souligne la Drees. "Enfin, pour 17 % des médicaments déremboursés, les prix hors taxes" sont restés stables sur un an "malgré une importante diminution de leurs volumes de ventes", de 55% en moyenne.