Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a promis d'imposer "beaucoup plus de pression" sur les sociétés autoroutières, en situation de "rente" selon un récent rapport, et même de faire "baisser les tarifs là où ce sera possible", dans un entretien diffusé dimanche.
Invité du magazine Capital sur M6, Emmanuel Macron, dont le projet de loi sur l'activité doit être présenté en décembre au conseil des ministres, a développé plusieurs des volets déjà présentés dans leurs grandes lignes à la mi-octobre. Il est en particulier revenu sur les tarifs autoroutiers, près de deux mois après la publication d'un rapport de l'Autorité de la concurrence qui pointait une rentabilité de 20% ou plus des sociétés concessionnaires, sur fond de prix des péages augmentant plus vite que les prix depuis la privatisation de 2006.
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La mission d'une autorité de régulation. "Nous allons mettre beaucoup plus de pression sur les sociétés d'autoroutes. Ce ne sont pas des mots. Une autorité de régulation, un gendarme, qui agit déjà sur certains transports va étendre ses compétences", a affirmé Emmanuel Macron, alors que l'Autorité de régulation des activités ferroviaires (Araf) a déjà indiqué qu'elle pourrait ainsi voir sa mission élargie. "Concrètement, année après année, nous allons verrouiller et maintenir la pression pour baisser la rentabilité des sociétés d'autoroutes. Nous ferons baisser les tarifs là où c'est possible", a ajouté le ministre.
L'Autorité de la concurrence, lors de la présentation de son rapport le 18 septembre, avait constaté que les formulations des contrats de concession barraient dans les faits la voie à une telle baisse, même en cas de déflation.
Autre chapitre : les professions réglementées ... Emmanuel Macron a redit dans le même entretien sa volonté de voir "les tarifs des notaires (...) se rapprocher des coûts réels" et assuré que "les tarifs actuels vont devenir des plafonds". Il a aussi souhaité "ouvrir la profession. Créer des offices notariaux, en créer des milliers" en simplifiant les règles d'ouverture.
... et le travail du dimanche. Enfin, sur un autre volet de son projet de loi, le travail dominical, qui deviendrait possible jusqu'à 12 semaines par an selon autorisation municipale, le ministre de l'Economie a cherché à rassurer les salariés. "Dans la loi, nous allons appliquer un principe de compensation. Toutes les personnes qui travailleront le dimanche y auront droit", a-t-il réaffirmé, tout en prévenant que "la loi ne doit pas être rigide. Cette compensation doit être négociée avec souplesse. Branche par branche. Territoire par territoire".
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Peut-on rendre les autoroutes gratuites ?par Europe1fr