Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a exprimé mercredi son regret d'avoir "blessé" des salariées de l'abattoir de porc Gad, à propos desquelles il avait dit le matin sur Europe 1 que beaucoup étaient "illettrées". Le ministre a exprimé son regret "pour les propos (que j'ai) tenus ce matin, si j'ai blessé et parce que j'ai blessé des salariées. C'est inacceptable et ce n'est pas ce que j'ai voulu faire", a-t-il déclaré à l'Assemblée nationale.
La déclaration polémique. Justifiant sa réforme du permis de conduire, Emmanuel Macron a souligné qu'il était indispensable pour décrocher un emploi. Mais, faute de formation continue, les personnes qui ne maitrisent pas la lecture et l'écriture ne peuvent le passer et réduisent encore leurs chances de décrocher un emploi. Et le ministre de l'Economie de prendre l'exemple d'employées de l'abattoir Gad : "Il y a dans cette société (Gad), une majorité de femmes, il y en a qui sont pour beaucoup illettrées, pour beaucoup on leur explique : 'vous n'avez plus d'avenir à Gad ou aux alentours. Allez travailler à 50 ou 60 km !' Ces gens-là n'ont pas le permis de conduire, on va leur dire quoi ?", a déclaré le ministre au micro d'Europe 1, regrettant le coût et les délais nécessaires pour ce permis.
Les explications du ministre. Lors des questions au gouvernement, le ministre a dit vouloir exprimer "deux regrets". "Le premier regret, c'est pour les propos que j'ai tenus ce matin, si j'ai blessé et parce que j'ai blessé des salariés, et c'est inacceptable, et ce n'est pas ce que je voulais faire", a-t-il dit. "Je prenais cet exemple précisément parce qu'il est une injustice exemplaire, parce que précisément cet exemple de Gad pour lequel plusieurs députés ici se sont battus (...) c'est que ces salariés n'ont pas eu la formation et la formation continue qu'elles étaient en droit d'attendre", a-t-il ajouté.
"C'est parce que souvent, elle n'ont précisément pas eu, c'était l'exemple que je voulais prendre, le permis de conduire qu'on doit (le) leur donner", a dit Emmanuel Macron, avant de présenter à nouveau ses "excuses les plus plates". "Je ne m'en excuserai jamais assez", a-t-il insisté.
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