Plus strict, plus cher, le nouveau contrôle technique est arrivé. La réglementation a changé pour coller aux directives européennes. L'objectif, c'est de renforcer la sécurité du parc roulant, mais aussi de traquer les voitures "poubelles", jugées bien trop polluantes.
Un contrôle plus pointu
Le nouveau contrôle technique est nettement plus étoffé. Il y a désormais 132 points à vérifier, contre 124 jusqu'à présent. Les contrôle peuvent détecter plus de 600 défaillances, contre environ 400 "défauts" auparavant. Autre nouveauté, ces défaillances sont classées en fonction de leur gravité, et de l'urgence de réparer : mineures, majeures, et critiques. Les défaillances critiques sont celles qui vous interdisent de rouler, comme par exemple un pneu trop usé, une fuite d'huile moteur, ou de la rouille qui fait des trous dans la carrosserie. Le véhicule doit ainsi être immobilisé tant que les réparations ne sont pas faites.
"Si vous avez des défaillances critiques, comme une mauvaise fixation de siège ou des feux stop en dysfonctionnement complet sur l'arrière du véhicule, vous pourrez utiliser votre véhicule le jour même pour rentrer chez vous et l'emmener en réparation. Vous aurez toujours deux mois pour nous le représenter, mais vous ne pouvez plus circuler librement pendant ces deux mois", précise Laurent Palmier, patron du réseau Sécuritest, interrogé par Europe 1. Et si vous vous risquez à braver l'interdit, il vous en coûtera, en cas de contrôle sur la route, 135 euros d'amende.
Un contrôle plus coûteux
Plus de points à vérifier, c'est aussi des contrôles techniques plus longs, et donc plus coûteux. Même constat pour les contre-visites. "Aujourd'hui, on a un taux de contre-visites de 18%. Il est vraisemblable, d'après les simulations que l'on a faites, que ce taux des contre-visites franchisse le cap des 40%", prédit Laurent Palmier. Mathématiquement, elles seront aussi plus longues : trente minutes au lieu de dix. Cela s'accompagne d'un surcoût, de 65 euros en moyenne à 80 euros.
Le nouveau contrôle technique est arrivé : ce qui change pour vous (et votre portefeuille)Par ailleurs, "le recrutement des futurs contrôleurs va être un peu plus difficile. Ils vont entrer dans ce métier avec un Bac pro, et non plus un CAP et cinq ans d'expérience. Le total des charges risque donc d'être plus élevé pour l'employeur", qui pourrait alors gonfler ses prix", souligne Bernard Bourrier, président du contrôle technique au CNPA, invité de la Matinale d'Europe 1. Toutefois, "chaque centre de contrôle technique a sa liberté complète de fixer ses prix", rappelle-t-il.
Dès lors, les professionnels craignent qu'un bon nombre de ménages "zappent" le contrôle technique obligatoire, se mettant ainsi hors la loi, et donc en défaut d'assurance.
Anticiper le risque
Pour éviter l'immobilisation des véhicules où a été détectée une défaillance technique, plusieurs garages proposent déjà un pré-contrôle technique. Cette visite permet de diagnostiquer les défaillances, et d'entreprendre les réparations avant le contrôle réglementaire. Le dispositif plait déjà aux clients inquiets, assure François, référent technique d'un garage de Malakoff, en région parisienne. "Les points critiques qui risquent d'immobiliser le véhicule sont sources d'anxiété. Les demandes de renseignements et de rendez-vous commencent à arriver", indique-t-il au micro d'Europe 1.
Pour un pré-contrôle, il faut compter une trentaine d'euros dans ce garage. Mais les prix varient du simple au double.
Sur Europe 1, Bernard Bourrier s'est voulu rassurant. "D'après les estimations que l'on a faites et les projections de connaissance du parc que nous avons, on est à peu près à 2% du parc automobile" concerné par des défaillances critiques nécessitant l'immobilisation complète du véhicule. "Il n'y a donc pas de quoi affoler les propriétaires."