Trois ans après la suppression définitive des "pastilles vertes", Ségolène Royal a décidé de proposer un nouveau dispositif anti-pollution, en créant sept pastilles de plusieurs couleurs. Cela va du bleu, réservé aux voitures électriques non polluantes, au gris, pour les voitures les plus polluantes (les diesels et essences datant d'avant 1996). Le système "permettra d'évaluer en un coup d'œil les véhicules en fonction de leurs émissions polluantes", explique la ministre de l'Ecologie, dans une interview au Parisien.
A quoi cela va-t-il servir ? Ces pastilles pourront être commandées sur internet mais elles ne seront pas obligatoires. Quelle sera donc leur utilité ? Le gouvernement veut laisser aux mairies le soin de se servir de ce nouveau code couleur. Les villes pourront accorder des passe-droits aux véhicules estampillés "propres", des facilités de stationnement ou de circulation par exemple. À l'inverse, elles pourront interdire aux véhicules les plus polluants de circuler lors des pics de pollution si elles le souhaitent. Selon Le Parisien, Grenoble a déjà fait savoir qu'elle mettrait à profit le dispositif, Bordeaux et Lyon y réfléchissent mais d'autres communes, comme Clermont, le rejettent déjà.
Les futures pastilles automobiles dévoilées par Ségolène Royal dans "Le Parisien". pic.twitter.com/PKmpFFoF7D
— Cyril Petit (@cyrilpetit99) 2 Juin 2015
"Pas d'alternative". "Il y a un côté pragmatique. L'idée est de dire, plus vous polluez, moins vous avez le droit de rouler", reconnaît Pierre Chasseray, secrétaire général de l'association 40 millions d'automobilistes. "Mais quand on se pose la question : que va faire l'automobiliste qui n'a pas d'alternative ? Il n'y a pas de réponse", regrette-t-il. Et d'enchaîner : "personne n'est pour la pollution. L'Allemagne a mis en place un système d'aide pour installer des mécanismes qui diminuent la pollution sur les véhicules anciens. Pourquoi la France ne fait-elle pas la même chose ? Un automobiliste qui s'arrête de rouler demain, que fait-il ? Il démissione ? Il arrête d'emmener ses enfants à l'école ? Il faut arrêter de s'attaquer aux automobilistes".
Pourquoi la pastille verte a été abandonnée. En 1998, la ministre de l'Ecologie du gouvernement Jospin, Dominique Voynet, lance la "pastille verte". Cette dernière permettait également de distinguer les véhicules les plus polluants des moins polluants. Mais elle s'appliquait à une large panel de voitures : toutes celles munies d'un pot catalytique et toutes les voitures sorties après 1993 pouvaient l'afficher. En 2003, la quasi-totalité du parc automobile français en était munie et sa production fut arrêtée. En 2012, la mesure est officiellement retirée de la loi.