Qu’est-ce qu’être riche en France ? C’est la question posée par l’institut Odoxa dans un sondage réalisé pour Les Echos et Europe 1 : être riche c’est gagner plus de 5 000 euros par mois. Selon la même enquête, 78% des Français pensent qu'être riche est mal perçu. Ce qui n'empêche pas 72% d'entre eux de voir de manière positive le fait de vouloir gagner de l’argent.
La crise a changé la vision de la richesse. En 2011, les Français estimaient qu'une personne était riche à partir de 6.000 euros de salaire mensuel. Mais depuis, la crise a imprimé sa marque dans les esprits, faisant baisser ce seuil désormais placé à 5.000 euros. Idem pour le niveau de patrimoine, celui d'une personne riche était situé à un million d'euros en 2001, contre 500.000 euros aujourd'hui. Comment expliquer ces différences ? Pour le président d'Odoxa, Gaël Sliman, "le riche est celui qui gagne en gros deux ou trois fois plus" que le Français. Si ce dernier gagne en moyenne moins, le salaire du riche baisse lui aussi.
Le salaire, sujet tabou. L'enquête révèle le paradoxe des Français : ils sont les premiers à vouloir gagner de l'argent mais ils sont aussi les premiers à être gênés avec la notion de richesse. Le salaire reste en effet un sujet tabou. En parler avec les collègues, les amis et même en famille est toujours une source de gène. Les plus mal à l'aise avec ce genre de discussion sont ceux qui gagnent bien leur vie.
Riche ? Un mot "péjoratif". Le constat est facile à faire. Lorsqu’on pose la question dans la rue, personne ou presque ne veut étaler son salaire. Dimitri, lui, s'y risque mais il est embarrassé. Avec ses 5.500 euros de salaire brut par mois, il n'est pas coutumier du mot "riche". "Je ne me considère pas riche, ce n'est pas un gros mot mais ça peut être péjoratif aujourd'hui et c'est très mal vu", explique-t-il au micro d'Europe 1. Il préfère ainsi dire qu'il "gagne bien sa vie".
Être riche et ne pas le montrer. L'adage "pour vivre heureux vivons caché" conviendrait donc très bien à la France où il n'est pas question d’avoir l’étiquette riche collée sur le front. "Les personnes qui roulent en 4x4 Mercedes dans Paris, j'ai un peu de mal parce qu'il y a plein de personnes qui sont dans le besoin. Quand on voit des personnes qui montrent leur argent devant des personnes en train de mendier, c'est un peu dégueulasse", estime ainsi Dimitri.