Pourquoi l'absentéisme des Français au travail augmente-t-il ?

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Olivier Samain, édité par Grégoire Duhourcau , modifié à
Une étude révèle que les salariés du secteur privé en France ont été absents 17,2 jours en 2017, contre 16,8 un an plus tôt. Une augmentation due à une mauvaise adaptation des entreprises à certains changements de fond, d'après Fabien Piazzon, qui a piloté l'étude.

L'absentéisme des salariés français est en augmentation. Edouard Philippe le dénonçait dans une interview au JDD, à la fin du mois d'août. "En trois ans, la durée moyenne annuelle des arrêts de travail s'est allongée d'une journée. C'est comme si notre pays avait instauré une journée de congé supplémentaire", déclarait le Premier ministre. Une étude, rendue publique jeudi matin par le cabinet Ayming, spécialisé dans la performance des entreprises, confirme cette tendance à la hausse de l'absentéisme.

Les jeunes absents plus fréquemment, les seniors plus longtemps. Ce n'est qu'une moyenne, mais le chiffre est parlant. L'année dernière dans le secteur privé, les absences pour raison de santé ont représenté un peu plus de 17 jours par salarié, 17,2 très précisément. Un an plus tôt, c'était 16,8. Quand on entre dans le détail, on constate qu'il n'y a pas une génération plus exposée qu'une autre. Les jeunes s'absentent moins longtemps, mais plus fréquemment. Les seniors, eux, s'absentent moins souvent, mais pour une durée plus longue.

Les seniors sont "plus exposés aux maladies graves". Fabien Piazzon, qui a piloté l'étude, estime que tout cela traduit la mauvaise adaptation des entreprises à des changements de fond. "Les seniors sont plus âgés qu'il y a 20 ans. Ce sont des populations qui sont plus exposées aux maladies graves, aux longs arrêts. C'est également une population qui est concernée par des situations de salarié aidant. C'est-à-dire qu'ils aident un proche en souffrance dans l'accompagnement en fin de vie, ce qui génère des charges de vie privée extrêmement fortes qui les fatiguent d'autant plus et qui génèrent de l'absentéisme", explique-t-il sur Europe 1.

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Les jeunes "sont dans des charges émotionnelles qui génèrent de l'absentéisme". Pour ce qui est des jeunes, la situation est différente : "Ils ont des attentes du travail extrêmement fortes. Dès lors que le travail ne les intéresse pas suffisamment, ils sont dans des charges émotionnelles qui génèrent de l'absentéisme, des burn-out et ce genre de problématiques." Le remède est entre les mains des entreprises qui disposent, selon lui, de deux leviers : la qualité de vie au travail et l'autonomie des salariés.