Pour les enseignes françaises de prêt-à-porter de moyenne gamme, les difficultés n'ont fait que de s'accumuler ces dernières années. 1:32
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Margaux Fodéré
Ces géants français de la vente de vêtements enchainent les débâcles. L’un est en processus de cession, l'autre en redressement judiciaire. Des nouvelles qui ne passent pas inaperçues : beaucoup de Français avaient l’habitude de voir ces enseignes dans les rues depuis des années. Un choc pour certains, mais pas une surprise pour d'autres.

Après GoSport et Camaïeu, c’est au tour de Kookaï et Pimkie de trembler… Cette dernière pourrait supprimer 500 emplois et Kookaï a annoncé cette semaine son placement en redressement judiciaire. En pleine période de soldes, Florence, enseignante, ne manque pas de passer dans cette enseigne qu’elle connait bien. Difficile pour elle de l’imaginer fermée : Kookaï, c’était un peu une histoire de famille… "C'est un petit pincement au cœur avec mes filles, on venait régulièrement", regrette-t-elle.

Une accumulation des difficultés

"Les marques françaises, il faut un peu les soutenir pour qu'elles puissent perdurer et qu'il n'y ait pas une espèce d'uniformisation totale", conclut l'enseignante. Véronique aussi a longtemps été cliente de Kookaï ou Camaïeu, mais elle n'est pas très étonnée par leur sort. "Dans les dix premières années, j'ai fréquenté ces enseignes-là et puis je m'en suis détournée, compte tenu de la dégradation de qualité du textile", explique-t-elle.

Et les difficultés n’ont cessé de s’accumuler pour ces marques, explique Thomas Graffagnino, expert du secteur chez Sia Partners. "Il y a l'impact de la fast-fashion avec des collections qui sont beaucoup plus fréquentes dans le temps, comme on voit chez H&M. Il y a aussi l'essor du e-commerce, sur lequel des marques n'ont pas forcément réussi à bien se positionner", détaille l'expert.

Avec ces différentes procédures de redressement judiciaire, ce sont en tout cas des centaines de boutiques en France qui pourraient baisser le rideau.