Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a assuré mercredi que l'État conserverait le contrôle de ses actifs stratégiques malgré les privatisations d'Aéroports de Paris (ADP) et de la Française des jeux (FDJ), en promettant des mécanismes de "régulation".
Un mécanisme de régulation. "Les choix que nous ferons seront des choix qui préserveront la capacité de contrôle de l'État sur les actifs stratégiques", a déclaré Bruno Le Maire lors d'une séance de questions à l'Assemblée nationale sur le programme de privatisations du gouvernement.
"Mais il y a deux manières de contrôler les actifs stratégiques : il y a une présence au capital (...) et il y a la régulation. Je crois que la régulation est la meilleure façon d'assurer le contrôle de l'État sur des actifs stratégiques", a-t-il ajouté.
L'État conservera le monopole des jeux. Concernant la FDJ, dont l'État détient actuellement 72%, cette régulation sera réalisée par une nouvelle autorité, qui aura pour mission d'éviter "un développement excessif des jeux en France", a annoncé le ministre. "Il y a un risque d'addiction que je reconnais. Il y aura donc une autorité de régulation qui appliquera des contrôles à l'ensemble de ces jeux", a-t-il précisé, en confirmant que l'État conserverait le "monopole" du secteur.
L'État restera actionnaire principal d'ADP. Concernant ADP, dont l'État possède 50,6% du capital, le locataire de Bercy a promis de trouver une solution qui préserve les intérêts publics, notamment sur les questions de "sécurité", sur les "frontières" et sur les "tarifs" aéroportuaires. Interrogé par des députés Nouvelle Gauche, Bruno Le Maire est cependant resté évasif sur les intentions exactes du gouvernement vis-à-vis du gestionnaire des aéroports parisiens.
L'une des solutions "consisterait à dire que le gouvernement va abaisser la part de l'État" pour "porter la part des actionnaires privés de 49,4 % à 50 %, 60 % ou 70 %. C'est une solution que nous ne retiendrons pas", s'est contenté d'expliquer le ministre, pour qui cette solution "consisterait à donner à des actionnaires privés" une capacité de contrôle "tout à fait exorbitante".
Ne pas "refaire les erreurs du passé". "Il n'est pas question de refaire les erreurs du passé", a par ailleurs promis Bruno Le Maire, en référence à la privatisation des autoroutes, cédées par l'État en 2006, qui a entraîné de fortes hausses de tarifs des péages, faute d'un cadre garantissant un rapport de force favorable à l'État.