Electricité vendue à bas prix aux concurrents : en grève, les salariés d'EDF dénoncent un pillage

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EDF se voit dans l'obligation d'augmenter de 20% le volume d'électricité vendu à prix réduit. © JAKUB PORZYCKI / NURPHOTO / NURPHOTO VIA AFP
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Maud Descamps, édité par Laura Laplaud , modifié à
Un appel à une grève nationale a été lancé par les quatre principaux syndicats du secteur énergétique : FO, CCFE-CGC, CFDT et FNME-CGT. Ils protestent contre "la décision scandaleuse" du ministère de l'Economie d'augmenter de 20% le volume d'électricité vendu à prix réduit à ses concurrents pour contenir la hausse des factures des consommateurs.

Les salariés, sous le choc, évoquent un pillage, un braquage des caisses d'EDF. La solution trouvée par l'exécutif, celle d'augmenter de 20% le volume d'électricité vendu à prix réduit à leurs concurrents pour contenir la hausse des factures des consommateurs, est unanimement contestée par les salariés et la direction de l'électricien. Pour Philippe Page Le Mérour, le secrétaire du Comité social et économique central d'EDF, l'Etat avait d'autres solutions à sa portée que d'amputer EDF de 8 milliards d'euros. "On demande à EDF de porter seul le risque industriel", lance-t-il.

Les pertes d'EDF estimées à 3 milliards d'euros

"On est arrivé au bout d'un système", continue-t-il. "Des mesures pour le pouvoir d'achat des Français, il y en a de très simples à prendre. La première : baisser la TVA sur un produit de première nécessité dont la consommation est aujourd'hui taxée à 20% alors qu'on devrait être sur du 5,5", s'exclame-t-il. 

Du côté du ministère de l'Economie et des Finances et de l'exécutif, les pertes d'EDF sont estimées à 3 milliards d'euros, au lieu des 8 milliards annoncés par l'entreprise. Le sujet n'en demeure pas moins délicat à trois mois de l'élection présidentielle.

"L'Etat sera toujours aux côtés d'EDF", a déclaré le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. Un message balayé du revers de la main par les syndicats qui envisagent de déposer un recours dans les prochains jours pour faire annuler la décision de Bercy.