C'est signé. Le contrat de vente de 24 avions de combat Rafale au Qatar a été signé officiellement lundi à Doha en présence de François Hollande et de l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani. "Good choice" ("Bon choix"), a lancé en anglais le président français à l'adresse du général qatari lors de la cérémonie.
Le deuxième contrat export du Rafale a été signé aujourd'hui par notre PDG à Doha au Qatar pic.twitter.com/4NLLSeCarQ— Dassault Aviation (@Dassault_OnAir) 4 Mai 2015
La France, "un pays fiable". Le contrat, d'une valeur de 6,3 milliards d'euros, a été signé par le PDG de Dassault Aviation Eric Trappier et, pour l'Etat du Qatar, par le général Ahmad al-Malki qui a supervisé les négociations sur cette acquisition. Eric Trappier a déclaré que cette cérémonie était "une satisfaction pour Dassault, une grande satisfaction pour l'équipe de France" et "le résultat d'un gros travail d'équipe". François Hollande a pour sa part déclaré que la France est "regardée comme un pays fiable, à qui il est possible de donner sa confiance".
Le contrat porte sur six Rafale en version biplace et 18 en version monoplace. Le Qatar a, de plus, posé une option sur 12 avions de combat supplémentaires, selon le PDG de Dassault Aviation.
Un deuxième contrat a été signé concernant l'armement fourni par le fabricant de missiles européen MBDA.
Et en échange... Le Qatar aurait, en échange de l'achat de ces 24 avions de chasse, obtenu la desserte par sa compagnie Qatar Airways des aéroports de Nice et Lyon. Aujourd'hui, la compagnie qatarie ne gère des liaisons qu'avec Roissy-Charles de Gaulle.
François Hollande a cependant déclaré lundi qu'il n'y a pas eu de "contreparties" de la part de la France. "Il y a des discussions qui sont engagées dans d'autres domaines avec le Qatar, avec d'autres pays pour l'attribution de lignes aériennes, mais ce contrat n'a pas fait l'objet de négociations sur d'autres sujets que l'avion Rafale et des matériels qui doivent l'équiper", a-t-il déclaré lors d'un point presse à Doha.
Formation de pilotes. La visite au Qatar est aussi l'occasion pour la France de signer un autre contrat plus confidentiel, portant sur la formation de 36 pilotes et d'une centaine de mécaniciens, mais traitant aussi d'autres questions comme l'instruction d'officiers de renseignement.
Une vraie moisson pour Dassault. En quelques semaines, Dassault Aviation a mis fin à une malédiction de dix ans. Coup sur coup, l'industriel français a en effet récolté trois ventes à l'étranger : 24 appareils commandés par l'Egypte en février, 36 autres par l'Inde deux mois plus tard et 24 autres encore par le Qatar, soit un total de 84 avions. Une véritable réussite pour le Rafale qui n'avait été vendu jusqu'ici qu'à l'armée française. Dassault Aviation, pour livrer à temps ses appareils, envisage d'embaucher 3.000 personnes supplémentaires. Et la moisson pourrait se poursuivre puisque dimanche, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian était aux Emirats Arabes unis pour discuter de l'avion de combat français.
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