Édouard Philippe recevait jeudi les syndicats pour faire un point sur la réforme des retraites. 3:00
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avec AFP , modifié à
Reçus jeudi matin à Matignon pour "faire le point" sur la réforme des retraites, les syndicats ont regretté l'absence d'avancée sur le sujet de la pénibilité, la CFDT dénonçant même un "blocage" du patronat sur ce point.

Réforme des retraites, suite... Flanqué de Muriel Pénicaud, Laurent Pietrazewski et Olivier Dussopt, Edouard Philippe réunissait jeudi matin patronat et syndicats à Matignon pour tirer les conclusions des discussions menées ces dernières semaines sur certains sujets comme la prise en compte de la pénibilité, les fins de carrière, le minimum de pension et les transitions des systèmes actuels vers le système universel. Verdict ? À l'issue de la réunion, c'est la déception qui prédomine chez les syndicats, la CFDT dénonçant même un "blocage" du patronat sur le dossier de la pénibilité.

"On a demandé au gouvernement de revoir sa copie" sur les retraites

La possibilité de partir en retraite avant l'âge légal de 62 ans pour les travailleurs exerçant des métiers pénibles est "un point crucial" pour le premier syndicat français, a rappelé son secrétaire général, Laurent Berger. Mais "la question de la réparation n'est pas annoncée aujourd'hui", a-t-il regretté, expliquant qu'"on sent un gros blocage des organisations patronales". "On a un sujet de contentieux avec les employeurs", a confirmé le numéro un de l'Unsa, Laurent Escure, appelant l'exécutif "à prendre ses responsabilités" pour "fixer des règles autour de cette question".

"On a demandé au gouvernement de revoir sa copie", a également indiqué Pascale Coton, de la CFTC, évoquant la situation des salariés des usines d'incinération qui "n'ont que cinq ans de vie à la retraite".

"Tout le monde se renvoie la balle pour savoir qui va payer"

"Ça ne compensera en rien les dispositions de service actif dans la fonction publique", qui permettent à certains agents de partir à 57, voire 52 ans, a estimé pour sa part le leader de Force ouvrière, Yves Veyrier, pour qui "sur ces questions, on n'a pas avancé". "Ça n'avance pas beaucoup parce tout le monde se renvoie la balle pour savoir qui va payer", a souligné son homologue de la CFE-CGC, François Hommeril.

Côté patronal, "l'inquiétude se manifeste dans nos rangs" car "une impasse totale existe encore quant au financement", a expliqué le vice-président du Medef, Patrick Martin, qui a "exig(é) un chiffrage précis des mesures" proposées.