Renault : Bruno Le Maire "prend acte" du retrait de l'offre de Fiat Chrysler

Bruno Le Maire "prend acte" du retrait de Fiat Chrysler.
Bruno Le Maire "prend acte" du retrait de Fiat Chrysler. © SAUL LOEB / AFP
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avec AFP , modifié à
Le constructeur automobile italo-américain Fiat Chrysler a retiré dans la nuit de mercredi à jeudi sa proposition de fusion avec Renault, faute d'obtenir un engagement rapide du groupe français. 

Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a dit jeudi prendre "acte" du retrait de l'offre de fusion avec Renault déposé par Fiat Chrysler (FCA), assurant que l'État français avait travaillé "de manière constructive" sur ce projet.

"Dès la présentation de cette offre, l'État, actionnaire de Renault à 15,1%, l'a accueilli avec ouverture et a travaillé de manière constructive avec l'ensemble des parties prenantes", a déclaré le ministre dans un communiqué, en soulignant qu'un accord avait été obtenu sur trois des quatre grands sujets sur la table des négociations, avant leur rupture.

Des "conditions politiques" insuffisantes pour FCA

FCA a retiré dans la nuit de mercredi à jeudi sa proposition de fusion avec Renault pour former le numéro 3 mondial de l'automobile, faute d'obtenir un engagement rapide du groupe français, freiné par l'État actionnaire. Le constructeur automobile italo-américain a expliqué qu'il retirait son offre de fusion, déposée le dimanche 26 mai, parce que "les conditions politiques [n'étaient] actuellement pas réunies en France pour mener à bien un tel rapprochement".

L'échec de la fusion n'a "rien à voir avec des interventions politiques", assure Bercy. "La raison pour laquelle ce 'deal' ne s'est pas fait est lié à la préservation de l'alliance entre Renault et Nissan, ça n'a rien à voir (...) avec des interventions politiques", a assuré Bercy lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes. 

Lors de la réunion du conseil d'administration du groupe au losange, rassemblé au siège de Boulogne-Billancourt pour étudier la proposition de fusion, la plupart des administrateurs de Renault se sont pourtant prononcés pour une fusion, selon une source proche du dossier. 

L'État demandait un délai supplémentaire

"L'État avait fixé quatre conditions à son accord définitif", a rappelé dans son communiqué Bruno Le Maire : la réalisation de cette opération dans le cadre de l'alliance entre Renault et Nissan, la préservation des emplois et des sites industriels en France, le respect dans la gouvernance des équilibres entre Renault et FCA, et la participation de ce futur ensemble à l'initiative des batteries électriques engagée avec l'Allemagne.

"Un accord avait été trouvé sur trois de ces conditions. Il restait à obtenir un soutien explicite de Nissan", a souligné Bruno Le Maire. "L'État a donc souhaité que le Conseil d'administration dispose d'un délai additionnel de cinq jours pour s'assurer du soutien de l'ensemble des parties prenantes", a-t-il ajouté. "Renault, au sein de l'Alliance, détient l'ensemble des atouts pour relever les défis auquel fait face le secteur de l'automobile notamment en matière de véhicule électrique et de réduction des émissions", a-t-il toutefois assuré.

Le ministre de l'Économie a néanmoins fait savoir "qu'il voulait un (nouveau) conseil (d'administration) mardi (prochain) après son voyage au Japon" prévu en fin de semaine, pour s'entretenir au préalable avec son homologue japonais de ce projet et ne pas risquer un divorce d'avec Nissan, l'allié de 20 ans de Renault, a expliqué cette source.