L'OCDE s'est livrée lundi à un réquisitoire contre les régimes spéciaux de retraite des fonctionnaires, exhortant ses pays membres concernés, notamment la France, à les aligner sur les règles du secteur privé. "Aujourd'hui, seulement quatre pays de l'OCDE ont des régimes de retraites totalement séparés pour les fonctionnaires : la Belgique, la France, l'Allemagne et la Corée du Sud", rapporte dans une étude l'organisation internationale.
Problème d'équité. Dans ces pays, "les futures pensions des fonctionnaires, mesurées en taux de remplacement, sont supérieures de 20 points à celles du secteur privé, pour une carrière complète", poursuit l'OCDE, qui estime qu'en "termes d'équité", il est "difficile de justifier que les fonctionnaires, une fois à la retraite, ont besoin d'un meilleur revenu de remplacement que leurs homologues du secteur privé". L'organisation plaide pour un "système de retraites intégré, couvrant tous les travailleurs de manière identique", dont les bénéfices seraient multiples, pour "l'équité, la transparence, la mobilité professionnelle, la portabilité des droits, les coûts de gestion et les finances publiques".
Gaspillage de frais administratifs. L'OCDE promet aux pays qui sauteraient le pas des "économies d'échelle significatives", "par exemple dans la collecte des cotisations, la tenue des dossiers et le paiement des pensions", alors que le système "dual" génère, selon elle, des "doublons" et du "gaspillage de frais administratifs". Dernier argument développé, les régimes spéciaux des fonctionnaires introduisent des "rigidités" sur le marché du travail.
Une période d'acquisition des droits trop rigide. L'organisation pointe notamment du doigt un paramètre : la période d'acquisition des droits, plus ou moins longue selon les pays, pendant laquelle un employé ne peut quitter la fonction publique sous peine de ne pas être éligible à la retraite des fonctionnaires. En France, comme en Espagne et en Autriche, cette période dure 15 ans. Cela "réduit la capacité des travailleurs à s'adapter aux mutations sectorielles et à saisir les nouvelles occasions d'emplois", déplore l'OCDE.