"C'est un choix légitime et démocratique. Il faut le respecter. Mais c'est difficile d'en comprendre le sens", analyse lundi sur Europe 1 Michel Sapin. Les Grecs ont massivement voté "non" (61%), dimanche, aux réformes proposées par les représentants du FMI, de la BCE et de l'Union européenne en échange de leur aide.
"Le vote ne règle rien". "Si le sens c'est, le refus de la difficulté connue pendant des années, on peut comprendre ce choix. Si c'est le sens de la fierté d'un peuple qui veut être capable de s'affirmer, on comprend tout à fait", décrypte lundi le ministre des Finances français, pour qui il faut vite reprendre les négociations. "Le vote lui même ne règle rien de manière automatique. C'est le rejet d'une attitude. Maintenant, c'est au gouvernement grec de faire des propositions".
"Le terme terroriste est mal passé". Michel Sapin est également revenu sur la démission de son homologue grec, Yanis Varoufakis, jugé nuisible aux négociations. "C'est un homme entier, de fougue, qui a foi. Mais qui a aussi eu des mots difficiles à accepter, surtout en France, comme celui de 'terroriste'".
Sapin attend des "propositions sérieuses". Le ministre français estime par ailleurs que les négociations s'annoncent compliquées. "Le fil du dialogue est très ténu". "C'est à la Grèce de montrer qu'elle prend au sérieux la négociation. Il faut qu'elle fasse des propositions sérieuses et solides". La France se montre, en échange, prête à "faire en sorte que dans les premiers temps, les premières années, la dette soit allégée". "La sortie de la Grèce, ce n'est pas la position du Président de la République", insiste Michel Sapin. Pour qui, toutefois, la zone euro ne serait pas déstabilisée par un tel scénario. "C'est la Grèce qui est en difficulté. L'Europe n'est pas dans la difficulté, l'Europe est face à une difficulté grecque".
L'interview de Michel Sapin dans son intégralité :
Michel Sapin : "L'Europe est devant une...par Europe1fr