Pourquoi la lourde facture publique des tests Covid est-elle bon signe

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Emmanuel Duteil, édité par Gauthier Delomez , modifié à
La forte propagation du variant Omicron du Covid-19 pousse des millions de Français à se faire dépister régulièrement. Pour le mois de janvier, la facture des tests devrait s'élever à un milliard et demi d'euros pour l'État. Selon l'éditorialiste Emmanuel Duteil, cet argent dépensé est nécessaire pour mieux appréhender l'épidémie.

Avec des Français qui se font dépister de plus en plus régulièrement, la facture des tests Covid s'envole en France. Pour le mois de janvier, elle devrait atteindre un milliard et demi d'euros de coûts pour l'État selon le ministre délégué aux Comptes publics, Olivier Dussopt. Une envolée du nombre de tests sous l'effet de la propagation du variant Omicron, très contagieux. Pour l'éditorialiste Emmanuel Duteil, cet investissement dans les tests et la vaccination est nécessaire pour mieux appréhender l'épidémie, et ne pas mettre à nouveau l'économie sous cloche.

Connaître l'épidémie et mieux l'appréhender

La facture d'un milliard d'euros était déjà stratosphérique en décembre. Mais c'était sans compter la contagiosité du variant Omicron, et sans compter le pataquès des protocoles à l'école qui obligent à tester à répétition les enfants. C'est pourquoi les finances publiques se vident aussi vite que les queues des pharmacies et des laboratoires s'allongent. Les pharmacies sont payées par l'Assurance maladie 36 euros le test. Le réseau des pharmaciens fait au quotidien un travail exceptionnel en la matière. Si on ne devait faire que des PCR, la facture serait encore plus lourde.

Mais, une question peut légitimement se poser : ce milliard et demi d'euros rien que sur le mois de janvier est-il bien dépensé ? Sans doute que oui. Plus on se teste, plus on connaît l'épidémie et plus on peut l'appréhender. Le développement des autotests, qui sont certes parfois plus difficiles à trouver que le collier d'immunité dans Koh-Lanta, vont aussi devenir un substitut au moment où la plupart des spécialistes osent esquisser une amélioration sur le front de l'épidémie. Une manière de faire des économies. Mais sur ce point, on peut dire chapeau au gouvernement. Après avoir raté le lancement des tests, la France est l'un des pays au monde où la gratuité est la plus développée. C'est donc vraiment une mesure de santé publique.

La vaccination au service de l'économie française

Mais ce milliard et demi d'euros vient s'ajouter au coût de la vaccination. Selon les calculs du ministre des Comptes publics, la facture de la vaccination a atteint l'an dernier un peu plus de cinq milliards d'euros. Cette année, ce sera encore plusieurs milliards, selon Olivier Dussopt. Entre les lignes, on comprend que ça devrait être inférieur au coût de l'an dernier. Mais là encore, cette dépense n'est pas discutable. Il fallait vacciner à marche forcée. Ça coûte toujours moins cher que de devoir mettre sous cloche notre économie. On pourrait presque parler d'un investissement. C'est bien la vaccination qui devrait permettre à la France d'enregistrer l'un des plus forts rebonds de son histoire en 2021.

L'espoir du développement des traitements

C'est donc de l'argent bien dépensé, mais le plus important n'est pas là. Le plus important, finalement, c'est le développement des traitements. On se focalise depuis des mois sur les vaccins. C'est une bonne chose, mais on ne sortira de cette épidémie que si on sait la soigner au quotidien. Et là-dessus, les espoirs sont enfin très grands. Le Paxlovid, la pilule anti-Covid de Pfizer va bientôt arriver. Ce sera un vrai traitement une fois les premiers symptômes diagnostiqués.

La pilule de Pfizer sera en plus produite en partie en France. C'est en tout cas ce qu'a annoncé lundi son patron. Et ce n'est qu'un début : plusieurs gros laboratoires vont aussi prochainement commercialiser leurs propres traitements. Ce serait bien qu'à un moment, Sanofi, notre laboratoire tricolore, ne rate pas le rendez-vous.