Les chauffeurs de VTC (Véhicules avec chauffeurs) seraient prêts à investir dans un fonds de garantie pour aider les chauffeurs de taxis "en situation de détresse avérée", dévoile Le Figaro mardi. Une main tendue vers les taxis... avec une contrepartie : une plus grande ouverture du marché.
Une porte ouverte à un "fonds de solidarité". Dans un document remis au gouvernement, l'Unam (l'Union des nouveaux Acteurs pour la mobilité, qui comprend Uber) rejette le principe du fonds de garantie pour racheter les licences des chauffeurs de taxis, proposé par le médiateur du conflit taxis contre VTC en avril dernier, mais ne ferme pas la porte à un "fonds de solidarité". Celui-ci ne servirait pas à indemniser les chauffeurs de taxis dont la valeur de la licence a baissé, mais plutôt à aider les personnes physiques "en situation de détresse avérée".
Un financement encore flou. Ce fonds, prévu pour cinq ans, serait géré par une "entité privée et interprofessionnelle, en lien étroit avec les pouvoirs publics" mais ses sources de financement restent encore floues. L'Unam accepte qu'il soit alimenté par tous les acteurs du secteur, des taxis aux VTC en passant pas les LOTI (transports collectifs sur réservation) mais pas sous la forme d'une taxe sur les réservations, d'un droit sur les nouvelles inscriptions de VTC ou d'une taxe sur les chiffres d'affaires des taxi et VTC comme cela avait été proposé.
Une démarche qui n'est pas gratuite. Mais ce pas vers les taxis n'est pas totalement désintéressé. L'Unam souhaite, en échange, que le gouvernement accompagne "la nécessaire transition à long terme [du secteur] pour ouvrir le marché à plus de concurrence", affirme le document. Cela passerait par l'obtention plus rapide de la carte professionnelle des VTC, comme c'était le cas avant la crise qui a opposé les VTC aux chauffeurs de taxis. Ou encore "la réduction des barrières à l'entrée et des coûts récurrents pour conduire un taxi", c'est-à-dire une baisse des contraintes pour exercer le métier : assurances, licences et formation.
Un document qui arrive à point nommé, quelques jours avant que le projet de loi de Bruno Le Roux sur la régulation du marché du taxi ne soit examiné en commission sénatoriale, le 19 octobre.