"Flins ne fermera pas", a martelé Bruno Le Maire vendredi matin sur Europe 1. 2:35
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Elise Denjean et Laetitia Drevet
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, invité vendredi d’Europe 1, a assuré que l'usine de Flins ne fermera pas, mais que sa production pourrait faire l'objet d'une reconversion. Des propos qui ne rassurent pas les ouvriers du site, loin de là.

"Flins ne doit pas fermer." Invité vendredi matin d'Europe 1, Bruno Le Maire est revenu sur les difficultés du groupe Renault, très affaibli par la crise sanitaire du coronavirus. Selon les informations d'Europe 1, le constructeur pourrait fermer au moins trois sites : Choisy-le-Roi, les Fonderies de Bretagne et l'usine de Dieppe. Et si l'usine de Flins ne ferme pas, la production automobile pourrait cependant être mise à l'arrêt pour consacrer le site à une autre activité.

Les ouvriers de l'usine n'ont donc pas été rassurés par les propos du ministre vendredi, loin de là. "Nous ne sommes pas rassurés. Si Flins ne fabrique pas de véhicule, il n’y a pas d’emploi pour les 4.200 personnes... Le démenti doit s’accompagner d'un projet", réclame Thierry Guonot, délégué syndical CGT, au micro d'Europe 1. Il craint que de nombreux salariés restent sur le carreau. 

"C'est une usine qui a fait ses preuves"

D'autant que les salariés vivent déjà dans l'incertitude depuis l'annonce par le groupe, le 14 février dernier, d'un plan d'économies de deux milliards d'euros sur trois ans. Il doit en dévoiler les contours le 29 mai. "L'important, c'est que ce plan s’accompagne d’une stratégie. On attend avec impatience ce qui sera présenté pour clarifier la situation sur la mise en oeuvre et l'impact de ces économies", affirme Mariette Rih, déléguée syndicale Force Ouvrière chez Renault.

Pour elle, il est "impossible de penser" que l'usine de Flins puisse "disparaître du bassin d'emploi de la région". "C'est une usine ancienne, qui a fait ses preuves. Quel que soit le plan de relance, l'avenir de l'usine de Flins doit être basé sur l'expérience et les compétences", souligne-t-elle. 

"Renault peut disparaître"

Après avoir enregistré en 2019 sa première perte nette en dix ans, Renault s'est vu encore fragilisé par la crise du coronavirus qui a paralysé ses usines et son réseau. Ses livraisons européennes ont chuté de 79% en avril. "Renault peut disparaître, il faut être lucide", a estimé le ministre de l'Economie vendredi sur Europe 1, ajoutant : "Je n'ai jamais caché la gravité de la crise, et je ne cache pas la gravité de la situation de Renault."