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Margaux Baralon , modifié à
Le secrétaire général de Force ouvrière, Yves Veyrier, a de nouveau pourfendu la réforme des retraites, lundi sur Europe 1. Selon lui, l'instauration d'un système universel ne revient pas à plus d'égalité, mais bien à la disparition du régime général.
INTERVIEW

Le gouvernement le martèle depuis des mois : un système universel de retraites qui fait disparaître les régimes spéciaux permettrait plus d'égalité. Pour les syndicats, il n'en est rien. Yves Veyrier, secrétaire général de Force ouvrière, estime au contraire que "le système universel de retraite constitue une erreur historique". Il s'en est expliqué, lundi, sur Europe 1.

"Ce qui va disparaître, c'est le régime général"

"Ce qui est au centre de la situation, c'est la modification radicale de l'ensemble du système des retraites", a-t-il détaillé. "Ce qui va disparaître, c'est le régime général des salariés. Le régime de la Sécurité sociale avec 18 millions de salariés cotisants aujourd'hui. Tout cela va disparaître." Le fait de passer à un système par points, et non plus par trimestre notamment, hérisse le syndicaliste. "Il sera plus difficile d'acquérir ces célèbres points quand vous n'avez pas de boulot, quand vous n'avez qu'un temps partiel, quand vous êtes senior."

Autre objet de récrimination : le fait que certaines variables de calcul des pensions, notamment la valeur même du point, ne soit pas immuable mais soumise à des changements gouvernementaux. "La retraite deviendra incertaine car quand vous voudrez transformer vos points en retraite, cela dépendra des paramètres sous la tutelle de l'État."

"Nous avons la conviction que ce que nous défendons est juste"

Selon Yves Veyrier, le système actuel de retraite "fonctionne très bien", même s'il peut être amélioré, notamment avec une meilleure "prise en compte des stages pour les jeunes" dans le mécanisme de cotisation. "Le système de retraite par points doit être écarté", conclut le leader de FO. Qui promet de poursuivre la mobilisation, avec notamment une journée de grève interprofessionnelle prévue le 9 janvier. "Nous allons tout faire pour que le gouvernement appuie sur le bouton stop. Nous avons la conviction que ce que nous défendons est juste."