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Chaque matin, Nicolas Beytout analyse l'actualité politique et nous livre son opinion. Ce vendredi, il revient sur la disparition du Emmanuel Macron de 2017, celui qui croit à l’effort, à l’initiative personnelle et celui qui pariait sur l’émancipation de chacun. Après la crise des Gilets jaunes et la pandémie de Coronavirus, il n'est plus le même.

Ce vendredi matin, Nicolas Beytout lance un avis de recherche.

Mais où est donc passé le Emmanuel Macron de 2017, celui qui croit à l’effort, à l’initiative personnelle et celui qui pariait sur l’émancipation de chacun ? Cet Emmanuel Macron était devenu célèbre en 2014. Comme ministre de l’Économie, il voulait libérer la concurrence, remettre de l’émulation partout, supprimer les rentes, stimuler la création de richesses et défendre la création d’entreprise. Et puis, une fois élu président de la République, on a eu de ses nouvelles de temps en temps : l’homme de la transformation de la France, qu’il avait promis d’être, a lancé au début de son mandat de grandes réformes sociales centrées sur la flexibilité, la baisse de la pression réglementaire, l’allègement des contraintes pour les chefs d’entreprise.

Il a disparu quand ?

Ça s’est passé en deux temps. D’abord fin 2018, il y a deux ans au moment de la crise des Gilets jaunes. Le Macron de 2017 est stoppé net dans son élan. On entre alors dans une phase de gestion, on oublie la transformation. Bon, il tentera bien de se relancer, et de pousser jusqu’au bout un big bang sur les retraites, mais ça coince très vite, les trains se mettent à l’arrêt partout dans le pays. Fin de l’histoire, fin de la période. Et c’est là que l’on perd sa trace. On est au début 2020.

La crise du Covid, la grande épidémie…

Depuis cette époque, plus de nouvelles du grand perturbateur, du Président qui bousculait les jeunes pour qu’ils cherchent un boulot, plus de son/plus d’image en provenance de celui qui brocardait la distribution d’un pognon de dingue, ces aides sociales que l’État verse par centaines de milliards alors qu’en France, disait le chef de l’Etat, les pauvres restent pauvres. Il a été remplacé par un Emmanuel Macron protecteur, qui, au contraire, distribue les aides et les accroît par centaines de milliards.
Mais c’est simplement l’effet de la crise et de la mise à l’arrêt de l’économie du pays !

Bien sûr. Impossible de faire autrement. L’État, même dans la vision la plus libérale d’un système, est là pour être l’assureur en dernier ressort, celui qui empêche l’effondrement et redonne au pays les moyens de redémarrer. Le Emmanuel Macron 2020 devait donc se jeter à fond dans la dépense publique, dans les aides, dans le soutien aux malades, aux victimes économiques et sociales de cette catastrophe. Opération survie. Mais ce qui est frappant, c’est que ce personnage semble avoir totalement effacé le grand disparu, le Macron 2017. Il fallait l’entendre, ce Macron 2020, s’adresser mardi soir aux Français : "Je ferai tout ce que je peux, disait-il, pour vous protéger". Voilà, on sait que la crise va évidemment durer. Le chef de l’État assure même qu’elle va s’aggraver. On comprend donc qu’il ne changera plus de posture, et que c’est avec ce costume qu’il construira sa candidature pour 2022, dans 15 mois seulement. Mon avis de recherche a toutes chances de finir en cold case…