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Le secteur aérien va perdre 118 milliards de dollars cette année et l’activité a plongé de 60%. Le trafic aérien mondial est tombé à 1,8 milliard de passagers cette année contre 4,5 milliards l’année dernière. Pour rétablir la confiance et faire redécoller leurs avions, les compagnie aériennes envisagent de mettre en place un passeport sanitaire. Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

Faudra-t-il bientôt un passeport sanitaire pour monter dans un avion ? Les compagnies aériennes qui perdent des milliards cherchent par tous les moyens à rétablir la confiance pour faire redécoller les avions.

C’est une question de survie pour des centaines de compagnies dans le monde entier. Globalement, le secteur aérien va perdre 118 milliards de dollars cette année, c’est plus que le plan de relance français ! Et l’activité a plongé de 60%. Autre chiffre qui donne le vertige et qui montre bien l’ampleur des dégâts : le trafic aérien mondial est tombé à 1,8 milliard de passagers cette année contre 4,5 milliards l’année dernière. Comment faire revenir les passagers ? L’un des moyens imaginés par l’IATA, l’Association du transport aérien, est une appli sur laquelle les passagers pourront enregistrer les résultats d’un test Covid par exemple. Et de la même manière que l’on scanne son billet à l’enregistrement, on pourra scanner un QR code qui dira qu’on est bon pour embarquer si on a été testé négatif.

C’est vraiment une sorte de passeport sanitaire.

L’idée c’est d’arriver à convaincre les gouvernements de laisser les passagers négatifs au Covid voyager librement, sans être soumis à des jours de quarantaine. La compagnie australienne Quatas va même encore plus loin puisqu’elle a l’intention d’imposer à tous les passagers sur les vols internationaux d’être vaccinés, lorsque les vaccins seront disponibles. Elle est la seule pour le moment à l’envisager et cela pourrait d’ailleurs poser des problèmes juridiques et éthiques. Mais c’est révélateur de la détresse du secteur. Les 290 compagnies réunies au sein de l’IATA ont perdu plus d’argent que lors de toutes les crises cumulées depuis la deuxième guerre mondiale -en fait depuis que le transport aérien de masse existe. 

Sans forcer la métaphore, le ciel reste très noir.

L’an prochain, le chiffre d’affaires du transport aérien devraient être encore inférieur de moitié à ce qu’il était une année normale. Vous le voyez, le redémarrage sera long. Beaucoup de compagnies risquent encore la faillite : elles ont en moyenne 8 mois et demi de trésorerie, donc de quoi tenir jusqu’à l’été mais pas au-delà. C’est pourquoi la clé, c’est vraiment la levée des quarantaines et donc la mise en place de contrôles systématiques des passagers qui embarquent. Beaucoup de pays n’exigent plus de visas. On s’était habitués à voyager très librement. Demain, il faudra sans doute un visa sanitaire pour passer la douane. Le monde change…