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Face à la crise du coronavirus, qui fait tanguer l'économie française, le gouvernement s'immisce dans la vie des entreprises stratégiques du pays. Pour mieux contrôler les investissements étrangers, l'Etat fixe de nouvelles règles, plus strictes. 

Le patriotisme économique revient en force. Le gouvernement veut mieux contrôler les investissements étrangers dans les entreprises françaises stratégiques. 

La raison pour laquelle l’Etat s’inquiète est facile à comprendre. Prenez toutes les sociétés du CAC40 (Air Liquide, Axa, BNP Paribas, Danone, Orange, Total, Vinci...), additionnez-les toutes, les 40, et vous avez la valeur de Microsoft. Autrement dit, nos fleurons ne valent pas cher. Et c’est encore plus vrai des sociétés plus petites. Ce sont donc des proies tentantes pour des prédateurs étrangers qui pourraient racheter à la casse nos savoir-faire, nos technologies. D’où la volonté de l’Etat de mieux protéger ce patrimoine économique. 

Ce que font d’autres pays déjà.

Oui. Comme en Allemagne, lorsqu’un acquéreur étranger non-européen voudra prendre ne serait-ce que 10% du capital d’une entreprise française cotée en Bourse, Bercy devra donner son feu vert. Jusqu’ici, le seuil était fixé à 25%. Quant à la liste des secteurs concernés, elle est très large puisqu’elle comprend la défense, l’espace, les télécoms, l’énergie, l’alimentation, l’eau et, c’est nouveau, les biotechnologies pour empêcher par exemple la prise de contrôle d’entreprises qui travaillent sur un vaccin contre le Covid-19.

C’est donc le grand retour du protectionnisme économique. Bruno Le Maire insiste sur le fait que ces mesures sont provisoires. Un provisoire qui risque de durer car la menace provenant de Chine ou des Etats-Unis n’est pas près de disparaître.