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Chaque matin, Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique. Mardi, il décrypte les enjeux du Forum économique mondial qui s'ouvre à Davos, en Suisse.

Le Forum économique mondial s'ouvre mardi à Davos, une station de ski suisse où se donne rendez-vous chaque année l’élite mondiale. 

À quoi ressemble une station de ski envahie de présidents et de PDG des plus grandes entreprises de la planète ?

À un camp retranché avec l’armée et la gendarmerie suisses sur les dents et qui font des contrôles tous les 10 mètres. Il y a également des hélicoptères qui tournent en permanence, ceux de la police et ceux des grands de ce monde qui ne montent pas jusqu'à la station en voiture. À côté de cette agitation, les pistes de skis sont magnifiques mais pratiquement désertes. Néanmoins, au-delà du décor, il règne à Davos une ambiance comme on n’en a jamais connu.

Car le fossé n'a été aussi grand entre les élites, a fortiori ces élites mondiales, et les peuples. Les 3.000 participants à Davos en sont conscients. Ils incarnent tout ce que les populistes rejettent : l’ouverture, la mondialisation, le progrès par les échanges. Signe d’un malaise profond, trois des principaux dirigeants qui auraient dû venir en sont empêchés par des raisons politiques internes : le président américain Donald Trump à cause de la crise politique à Washington qui paralyse toute l’administration fédérale, Theresa May à cause du piège du Brexit et Emmanuel Macron qui est privé de Davos du fait des "gilets jaunes". La grande vedette, en revanche, sera Jair Bolsonaro, le nouveau président du Brésil, un populiste de droite qui, pour le moment, s’accommode plutôt bien avec les milieux d’affaires.

Quel sera le grand thème de cette édition ? 

Le premier grand sujet portera sur la manière de sauver le capitalisme contre lui-même. Beaucoup de dirigeants, à commencer par le fondateur du Forum lui-même, le professeur Schwab, pensent que le populisme est le symptôme d'un système qui fabrique trop d’inégalités. Ils pensent également que le grand écart entre les élites économiques et le reste de la population n’est pas tenable. Et puis Davos, c’est aussi l’occasion de prendre le pouls d’une économie mondiale qui ralentit et qui nous prépare peut-être sa prochaine grande crise comme en 2008. L'ambiance est plutôt à l'inquiétude avec des élites qui ne savent pas trop où va le monde.