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L'explosion du télétravail en raison de la crise du coronavirus encourage de nombreuses entreprises à vérifier que leurs salariés sont véritablement au travail, avec des techniques de plus en plus sophistiquées.

Avec le télétravail généralisé, on constate une recrudescence des logiciels de flicage des employés. On veut être sûr qu’ils travaillent vraiment et qu’ils ne se considèrent pas en vacances.

Ils s’appellent ActivTrak, InterGuard, Teramind, Desktime ou InnerActiv… Ce sont des logiciels qui espionnent les employés pour ensuite évaluer leur productivité. Leurs ventes ont explosé ces dernières semaines. 

Ils sont capables, par exemple, d’enregistrer tout ce qui a été tapé au clavier, de savoir combien de temps on a passé sur une application, combien de mails ont été envoyés, à qui, etc. En principe, ils servent à identifier les équipes qui sont débordées pour pouvoir les soulager. Ou à faire respecter les règles de sécurité (un employé qui traine sur un site pédophile, ou qui essaie d’exfiltrer des informations sensibles). Mais en ce moment, on les utilise surtout pour vérifier que ceux qui télétravaillent font bien leur job.

Mais c’est légal d’espionner ses employés ?

Oui, à condition de prévenir à l’avance. Une banque a, par exemple, envoyé un mail à tous ses employés pour signaler que, désormais, un mouchard allait faire des captures d’écran toutes les dix minutes pour démasquer, je cite, ceux "qui tirent injustement profit du télétravail". Une autre oblige ses équipes à rester connectées en vidéo en permanence. Comme cela, les managers sont sûrs de les avoir à l’œil. 

Vous l’avez dit, ce sont des méthodes de management plutôt orwelliennes. Mais elles ne font que révéler les principaux freins au télétravail : le manque de confiance et la difficulté à gérer les équipes à distance, notamment quand il faut mesurer leur performance.