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Chaque jour, Anicet Mbida nous fait découvrir une innovation qui pourrait bien changer notre façon de consommer. Ce mercredi, il s'intéresse à l’électrothérapie, une technologie pour mesurer la douleur.

Une avancée médicale ce matin : on sait enfin mesurer précisément la douleur chez tous ceux qui n’arrivent pas à s’exprimer : les bébés, les personnes inconscientes et même les animaux.

Cela veut dire que l’on va pouvoir mieux doser leurs traitements antidouleur. Et surtout vérifier qu’ils sont bien efficaces. Car il faut bien dire, pendant longtemps, tout se faisait au doigt mouillé. On regardait les expressions du visage, les grimaces… Or chez certaines personnes paralysées, il n’y a aucun signe. Et chez les bébés, on n’est jamais sûr que c’est de la douleur. Cela peut simplement être une gêne ou de la faim.Pire : jusqu’au milieu des années 80, beaucoup de scientifiques étaient persuadés que les bébés n’avaient pas le cerveau assez développé pour ressentir la douleur. Au milieu des années 80 ! Heureusement tout cela a bien changé.

Mais du coup, comment on arrive à mesurer précisément la douleur ?

Avec de simples électrodes. On les colle à des endroits précis du torse ou du crâne. Elles vont analyser l’activité nerveuse ou l’activité cérébrale. Et les signaux sont ensuite interprétés par un programme pour quantifier le niveau de douleur ressenti. C’est tout bête, mais il aura fallu des années de recherche pour obtenir des résultats à la fois fiables et précis.La technique est actuellement développée par plusieurs startups. Notamment les Français de MDorloris. Avantage : elle fonctionne sans piqure, sans insérer de sonde. Il y a juste quelques électrodes à coller. Ce serait quand même un comble de vous faire mal pour vérifier que vous n’avez pas mal.

Et c’est déjà utilisé dans les salles d’opération ?

De plus en plus car cela permet aux médecins d’avoir enfin un repère, de quantifier précisément le degré de souffrance d’un patient ou même d’un animal. Et de s’assurer que l’antalgique fait suffisamment d’effet. On évite ainsi tous les effets indésirables des surdosages qui peuvent entraîner des effets secondaires parfois graves.Et puis on le rappelle : bien gérer la douleur, ce n’est pas simplement une question de confort. Si l’organisme lutte trop, il finit par s’affaiblir. Parfois jusqu’à un point qui peut devenir vital. Donc gérer la douleur fait aussi partie de la thérapie.