La remplaçante de Jean-Pierre Pernaut dévoilée, les coulisses de son arrivée, une nouvelle émission victime du Covid et plus d’Europe à la télé

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Contre toute attente, c'est la présentatrice du 13 heures de France 2, Marie-Sophie Lacarrau qui remplacera Jean-Pierre Pernaut sur TF1. C'est désormais à la chaîne publique de trouver une nouvelle personne pour son journal de la mi-journée. L’émission "La Quotidienne" présentée tous les midis par Maya Lauqué et Thomas Isle sur France 5 ne sera pas à l'antenne la semaine prochaine. Un invité de l'émission a été testé positif après sa venue sur le plateau, l'équipe est donc placée à l'isolement.

Les suites du départ de Jean-Pierre Pernaut.

C’est un peu notre feuilleton de la semaine avec un rebondissement par jour. Et celui-ci, on ne l’avait vraiment pas vu venir, pas plus que l’annonce du départ de la star du 13 Heures. Trois jours après avoir révélé qu’il quitterait son fauteuil en décembre prochain, Jean-Pierre Pernaut a un successeur officiel. Ou plutôt, une successeure, Marie-Sophie Lacarrau. 

TF1 est allée chiper à France 2 la journaliste qui présente actuellement le 13 Heures de la chaîne publique. En fait, c’est du jamais vu ! Bien sûr, des journalistes sont déjà passés d’une chaîne à l’autre, ont animé des JT sur les deux chaînes, mais jamais un titulaire n’avait changé de crèmerie pour prendre les rênes du journal d’en face à la même heure !

Ça faisait quatre ans que Marie-Sophie Lacarrau était aux commandes du 13 Heures de France 2.

Avant de succéder à Elise Lucet à ce poste, la journaliste avait fait ses débuts en région, à France 3 Midi-Pyrénées, en tant que joker d’abord puis animatrice titulaire du JT. On est en 2005. Cinq ans plus tard, elle rejoint l’équipe de France 3 nationale, où elle devient joker de Catherine Matausch et de Carole Gaessler, avant d’arriver à France 2 en 2014.

Pourquoi TF1 est-elle allée chercher Marie-Sophie Lacarrau ?

Il y a un dénominateur commun dans son arrivée à TF1 et dans son arrivée à l’échelon national de France 3. C’est Thierry Thuillier, le patron de l’info de TF1. À l’époque, c’est lui qui avait promu Marie-Sophie Lacarrau quand elle présentait les journaux de France 3 Midi-Pyrénées et qu’il était en charge de l’info à France Télévisions. C’est lui aussi qui l’a nommée joker d’Elise Lucet au 13 Heures en 2014.

Ce jeudi, c’est lui qui a annoncé l’arrivée de la journaliste à la rédaction de TF1. Et il a souligné son ancrage régional. 

Car le 13 Heures de la Une veut à tout prix conserver ce côté patrimoine, et le lien particulier que Jean-Pierre Pernaut et ses équipes ont tissé avec les téléspectateurs.

Selon Thierry Thuillier, Marie-Sophie Lacarrau coche toutes ces cases ?

C’est ce qu’il a dit aux équipes, elle aime les régions, elle est proche des Français, elle est bienveillante. Il a utilisé l’expression "le changement dans la continuité". Du changement, parce que c’est une femme bien sûr. Selon lui, Jean-Pierre Pernaut voulait cette rupture. 

"Vous et elle, c’est un alliage qui va cartonner", a ajouté Thierry Thuillier, qui a souligné sa capacité d’adaptation à la culture de TF1 et à la culture du 13 Heures. Il a aussi demandé aux équipes de l’accueillir avec bienveillance parce que le défi à relever est immense.

Quand va-t-elle arriver à TF1 ?

On le sait, le départ de Jean-Pierre Pernaut est fixé au 18 décembre. Marie-Sophie Lacarrau lui succèdera début janvier, avec Jacques Legros aux commandes pour les fêtes. Mais la journaliste arrivera bien plus tôt chez TF1, dans les semaines à venir, pour rencontrer les équipes mais aussi tous les correspondants en région.

Son départ de France 2 s’est d’ailleurs accéléré suite à l’annonce d’hier. Elle l’ignorait a priori, mais son dernier JT de 13 Heures, c’était ce jeudi !

Même pas l’occasion de dire au revoir !

Non. Ce jeudi soir, à la fin de son 20 Heures, Anne-Sophie Lapix a annoncé que Nathanael de Rincquesen serait aux commandes du 13 Heures ce vendredi. Il faut dire qu’à France 2, ça a un peu été la douche froide. Apparemment, à part la direction, personne n’était au courant. La rédaction a appris la nouvelle par l’article du Figaro qui est tombé ce jeudi après-midi.

Pour ceux qui ont suivi le feuilleton, ce n’est d’ailleurs pas anodin que ce soit Le Figaro qui ait sorti l’info. Le quotidien a contacté TF1 en fin de semaine dernière pour indiquer qu’il était au courant du départ prochain de Jean-Pierre Pernaut, et la Une a négocié pour avoir du temps pour que le journaliste l’annonce lui-même à ses équipes.

C’est ce qu’on appelle un échange de bons procédés !

Absolument. Pour en revenir à France 2, la surprise a donc été totale. Comme je vous le disais plus tôt cette semaine, beaucoup de noms avaient circulé pour succéder à Jean-Pierre Pernaut, mais pas celui de Marie-Sophie Lacarrau.

Ce jeudi après-midi, une réunion de crise a été organisée. Il faut vite lui trouver un successeur. Ça sera la première décision majeure de Laurent Guimier, qui vient à peine de prendre les rênes de l’info de France Télévisions. Sur Twitter, il a souhaité bon vent à la journaliste, et s’est permis un petit commentaire en forme de clin d’oeil : "Plus que jamais, les talents sont à France Télévisions". Ça ne l’a pas empêché de la retirer de l’antenne dès ce vendredi.

Qui pourrait prendre la place de Marie-Sophie Lacarrau ?

Ce midi, ça sera donc Nathanael de Rincquesen mais a priori, il ne devrait pas reprendre le fauteuil de titulaire. 

Parmi les noms qui circulent, Thomas Sotto, Jean-Baptiste Marteau ou Julien Benedetto. On ne sait pas encore si la décision sera prise à temps pour le journal de lundi, ou si France 2 va temporiser en continuant à faire appel à un joker, le temps de trouver la perle rare.

L'autre grand feuilleton de la rentrée.

Moins réjouissant, celui-ci. Pas un jour ou presque sans que l’on parle des conséquences du Covid sur les médias. Cette fois, c’est "La Quotidienne" sur France 5 qui est touchée.

L’émission présentée tous les midis par Maya Lauqué et Thomas Isle ne sera pas diffusée la semaine prochaine, comme l’a révélé ce jeudi "Le Parisien". Tout a commencé mardi, quand un invité de l’émission a ressenti des symptômes du Covid après son passage sur le plateau.

Il a eu de la chance, il n’a dû attendre que deux jours pour avoir les résultats, qui étaient positifs. Résultat, toute l’équipe de "La Quotidienne" est mise à l’isolement pour sept jours. 

Ce vendredi, à 11h45, les téléspectateurs retrouveront une émission inédite, parce qu’elle avait déjà été mise en boîte. Mais la semaine prochaine, tous les enregistrements ont été annulés.

Ne vous inquiétez pas trop pour l’équipe. Comme l’a souligné Thomas Isle ce jeudi au "Parisien", l’émission avait déjà pris des précautions pour minimiser les risques de contagion. L’invité est très loin des animateurs, la table a été agrandie, le canapé est plus long. Ça ne devrait donc être qu’une petite semaine de repos forcé. Tout le monde sera testé, et si les résultats sont négatifs, les tournages pourront reprendre dès le 28 septembre.

Mercredi, la présidente de l’Union européenne donnait son premier discours sur l’état de l’Union.

Un discours majeur, où elle a appelé à l’instauration d’un salaire minimum dans tous les états de l’UE, à renforcer le financement de la santé ou encore à lutter contre les discriminations. Mais tout ça, vous ne l’avez sans doute pas vu à la télé en France.

Aucune des chaînes d’info n’a proposé une retransmission en direct du discours, et globalement, on a assez peu parlé de ce moment important de la démocratie européenne. C’est précisément ce que regrette Clément Beaune, secrétaire d’État chargé des affaires européennes. Il a lancé un appel aux médias publics pour qu’ils parlent plus d’Europe.

Est-ce qu’il pourrait les y contraindre ?

Ce n’est pas exclu, loin de là. Voilà ce qu’il a dit hier sur France Inter : "Cherchons tous les moyens possibles de contrainte ou de pression pour y arriver. Toute pression publique, notamment du Parlement, à cet égard est absolument nécessaire. Je crois que nous devons faire jouer cette obligation de service public". Il a également indiqué qu’il allait proposer à Jean Castex une mission parlementaire rapide sur ce sujet.