Le mercredi, on s'intéresse aux enfants. Et cette semaine, Anne Cazaubon se penche plus particulièrement sur les écoles Montessori, qui font l'objet d'un documentaire d'Alexandre Mourot, "Le maître est l'enfant".
C’est mercredi, et le mercredi, on s’occupe des petits !
Je dirais même plus, le mercredi, c’est le jour des sorties, des ciné, bien sûr ! Alors vous me connaissez, loin de moi l’envie de vous conseiller d’aller voir le dernier blockbuster américain avec une explosion toutes les 15 secondes. Non, dans l’officine d’Antidote, il n’y a de la place que pour les films qui nous ouvrent un peu plus les yeux sur nos potentiels et qui mettent un peu plus de conscience dans nos vies. Peut-être que vous êtes comme moi, que vous entendez parler des écoles Montessori, de la pédagogie Montessori, du matériel Montessori mais qu’au fond, vous ne savez pas vraiment à quoi cela ressemble, la vie dans une classe Montessori. Alexandre Mourot a répondu à notre souhait intérieur. En tout cas au mien, en réalisant un magnifique documentaire, en salles aujourd’hui, qu’il a appelé "Le maître est l’enfant". Oui l’enfant, c’est notre Maître Yoda à tous, en quelque sorte.
Une pédagogie basée sur le respect profond de l'enfant. C’est une pédagogie imaginée par Maria Montessori, la première femme médecin et psychiatre en Italie, qui s’est vue confier en 1906, la création d’une école dans un quartier pauvre de la banlieue de Rome. Là-bas, elle y accueille des enfants laissés pour compte de la révolution industrielle et y met en place ce qu’elle nomme une "pédagogie scientifique", basée sur le respect profond de l’enfant, à commencer par le respect de son rythme biologique. C’est là qu’est la force du documentaire d’Alexandre Mourot, qui nous montre comment se déroule une journée dans une classe Montessori.
Un an et demi dans une classe Montessori. Le réalisateur a donc posé pendant un an et demi sa caméra dans une classe d’élèves de trois à six ans, dans la plus ancienne école Montessori de France qui se trouve à Roubaix. Pendant 1h40, vous allez d’abord être scotché par le silence et la concentration qui règnent dans cette classe mais aussi par ces enfants qui travaillent leur autonomie, qui, quand ils sont fatigués, croisent leurs bras sur une table pour se reposer. Vous allez être émus par cette scène où le maître explique à un petit garçon qui a critiqué le dessin d’une petite fille, qu’il n’y a que la petite fille et personne d’autre, ni ses parents, ni le maître, ni qui que ce soit, qui puisse commenter ou juger de son dessin, même pour dire qu’il est beau. La seule phrase à apporter à un enfant qui vous montre son dessin, c’est : "Comment le trouves-tu ton dessin ?"
Anny Duperey, voix du documentaire. Dans le documentaire, Anny Duperey prête sa voix aux écrits de Maria Montessori elle-même. Et vous l’aurez compris, le documentaire d’Alexandre Mourot est un petit bijou, complètement validé par mon ça, mon moi, mon surmoi, mon inconscient et mon subconscient. Foncez donc dans les salles obscures pour y découvrir "Le Maître est l’enfant", parce que comme le disait Maria Montessori : "Que serait l’adulte, sans l’enfant qui l’aide à s’élever ?"