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Ce dimanche, Anne Cazaubon nous présente "Victimes de violences psychologiques : de la résistance à la reconstruction" d’Anne-Laure Buffet.

Tous les dimanches, avec vous Anne Cazaubon, on ouvre un livre de développement personnel dans votre chronique Antidote, pour mieux se connaître mais aussi reconnaître ses blessures parfois.

Aujourd’hui, Anne, c’est un livre "ressource" que vous nous proposez pour ceux qui sont victimes de violences psychologiques.

Vous avez tous entendu parler de ce bourreau ultra-médiatisé, j’ai nommé le "pervers narcissique", le PN, comme on l’appelle dans le jargon des psy. On décrypte son comportement, on explique ses techniques de manipulations, mais finalement, on oublie souvent de s’intéresser à ses victimes. C’est le parti pris d’Anne-Laure Buffet, coach conférencière et formatrice spécialisée dans l’accompagnement des victimes de violences psychologiques. elle les aide à retrouver leur identité et à se reconstruire.

C’est un sujet difficile, mais j’ai envie de dire que le développement personnel, c’est tout sauf mièvre et sirupeux comme on voudrait bien nous le faire croire. Pour renaître à soi-même, il va falloir retraverser nos zones d’ombres, aller s’aventurer dans nos marécages intérieurs, qui pour la plupart ont figé une partie de nous, lors de notre enfance, lors d’un traumatisme, d’un deuil, d’une blessure d’abandon, ou de rejet.

Le sous-titre du livre, c’est "de la résistance à la reconstruction"

Toute la première partie du livre est consacré à "reconnaître sa blessure, reconnaître que l’on est victime". Anne-Laure Buffet va donc dresser cette liste des victimes psychologiques, en commençant par L’enfant maltraité bien sûr. l’enfant "parentifié" (ou parentalisé) qui n’est pas à sa place, qui n’est pas envisagé dans son statut d’enfant, mais plutôt à une place désignée par un adulte dans un but bien précis : celui de panser ses blessures, de soigner, de confesser, de consoler, ou de remplacer. Cet enfant va devenir protecteur malgré lui d’un parent fragile, consolateur d’un parent malheureux, éducateur des frères et sœurs plus petits. Comme il va s’habituer à se sacrifier et à passer au second rang, il va prendre en charge les difficultés des autres, s’adapter en permanence. et c’est cette adaptation permanente qui va l’empêcher de se développer et lui interdire sa propre construction.

Y sont évoquées également les cas d’inceste (6 % de la population française, près d’une femme sur 10). Le climat incestuel également, où l’ambiance familiale est érotisée sans passage à l’acte, mais où le parent s’approprie le corps de l’enfant. ça laisse des traces invisibles, certes, mais pour toujours !

Comment s’en sortir ?

Reconnaître. Quand je reconnais ma blessure, quand je la regarde en face, je me reconnais comme victime. ce rôle qui ne me définit pas, mais que j’ai endossé pendant tout ce temps. Prendre conscience de l’emprise de la maltraitance, des coups quotidiens du conjoint, du harcèlement au lycée, de la cabale lancé contre un salarié à écarter dans une entreprise. Il faut quand même dire que Rompre le lien avec l’agresseur ne se fait pas du jour au lendemain. parce que celui-ci qui voit son objet lui échapper, va tout faire et imaginer pour le retenir.

Se reconstruire prendra du temps, avec un passage obligé par l’état affectif douloureux qu’est celui du deuil. Vous savez les 5 étapes du deuil : le choc et le déni (mais non, mes parents sont irréprochables), la colère et la révolte (comment ont-ils pu ?), la transition (on oscille entre espoir d’un renouveau, d’une vie meilleure et refus du changement), la compréhension (je sais que ça dépend de moi. Que si je reste avec ce mari violent, c’est de ma responsabilité, le changement m’appartient), et l’acceptation (je redeviens pleinement le sujet principal de mes pensées- il y a eu blessure, mais elle est cautérisée)

Références ?

"Victimes de violences psychologiques : de la résistance à la reconstruction" d’Anne-Laure Buffet aux éditions Le passeur

Merci Anne, on vous retrouve tous les jours à 15h55 autour du développement personnel avec votre chronique Antidote.