Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les événements qui ont marqué la date du jour.
Nous sommes le 11 avril 2018, mais en quel 11 avril partons-nous ?
Le 11 avril 1961. Nous sommes en Israël, le jour de l’ouverture du procès d’Adolf Eichmann, ancien Obersturmbannführer, l’un des maîtres d’œuvre de la "solution finale". Il comparait, faut-il le préciser, pour crime de l’humanité.
Quand a-t-il été arrêté ?
Un an plus tôt. Il se cachait en Argentine, à Buenos Aires. Ce sont trois agents du Mossad qui l’ont débusqué et ramené à Jérusalem. Ce qu’on lui reproche précisément, c’est l’organisation logistique de la déportation des Juifs. On s’attend à voir un monstre SS à la barre, l’archétype du nazi, mais lorsqu’il comparait, le monde entier découvre un petit homme à lunettes, un monsieur tout-le-monde assez terne. C’est notamment pour cela que la philosophe Hannah Arendt parlera de "banalité du mal".
Et ce petit homme assume ses actes ?
Il ne nie pas vraiment son rôle, mais tente de le minimiser et d’atténuer ses responsabilités propres. Au fond, la principale ligne de défense d’Eichmann, c’est qu’il n’était qu’un exécutant, qu’il se bornait à obéir aux ordres... Il se présente comme un fonctionnaire, comme le rouage zélé d’une très vaste organisation. Mais l’une des clés de ce procès, c’est aussi la prise de parole de survivants de la Shoah. Depuis la Libération, le sujet était pour le moins tabou. Avec le procès Eichmann, la parole se libère et trouve enfin des auditeurs !
Quel est le verdict ?
Après huit mois d’audiences, Adolf Eichmann est condamné à mort. Il fait appel de la sentence, mais sa requête va être rejetée. Finalement, le 31 mai 1962, l’ancien SS est pendu, son corps est incinéré et dispersé en Méditerranée. Le procès Eichmann est emblématique, mais bien d’autres criminels de guerre seront jugés après lui.
On retrouve Franck Ferrand à 14 heures, sur Europe 1.
Pour une heure consacrée au 550 anniversaire de la mort de Gutenberg.