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Chaque matin, Axel de Tarlé décrypte l'une des actualités économiques marquantes du jour.

Axel de Tarlé revient sur le fiasco Ascoval. La reprise est annulée, le "sauveur" trouvé par Xavier Bertrand et Bruno Le Maire n’avait pas les fonds.

C'est bien triste pour les 281 salariés de l’aciérie Ascoval, à côté de Valenciennes.
Pour éviter la fermeture, Xavier Bertrand avait trouvé ce repreneur belge (Altifort) qui devait apporter 35 millions d'euros.
L'État, lui, devait apporter 47 millions, tout était réglé.
Et surprise, au moment même où Altifort devait prendre les clés de l'usine, on apprend qu'il n'a pas l'argent et qu'il n'a même pas versé un centime.
"Altifort a trompé tout le monde", dit-on à Bercy.
On peut juste s'étonner que l'État ait mis tant de temps à réaliser que le repreneur n'était pas fiable.

Mais comment est-ce possible ? Personne n'avait vu qu'Altifort n'avait pas les fonds ?

En fait, dès le début, on avait des doutes.
Le problème c'est que les politiques veulent tellement y croire, veulent tellement trouver une solution et se poser en sauveur, que l'on n'est pas toujours très regardant sur le repreneur. On ferme les yeux sur plusieurs choses.
Avec le risque à la fin de tomber sur un margoulin qui vient pour empocher les aides publiques et laisser les salariés sur les carreaux.
En fait, le problème c'est que l'on fait de la politique et non pas de l'industrie.
En 2012, c'est François Hollande, sur sa camionnette à Florange, qui vient multiplier les promesses aux salariés.
Ça n'aura pas empêché la fermeture des Hauts-Fourneaux.

En plein mouvement des Gilets jaunes, on ne peut pas reprocher aux politiques de vouloir défendre nos usines et nos emplois.

On sait très bien que le problème se trouve en amont.
Le problème de nos usines ce sont notamment tous ces impôts de production qui sont deux fois plus élevés qu'en Allemagne. Taxe foncière, C3S, CVAE... En tout , 230 taxes qui vous ponctionnent avant même que vous n'ayez gagné le moindre centime.
Il est là, le poison qui terrasse notre industrie et ça, les Gilets jaunes ne diraient pas le contraire !