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Chaque matin, Axel de Tarlé décrypte l'une des actualités économiques marquantes du jour.

L’État a fait capoter la fusion Fiat-Renault et, selon Axel de Tarlé, ce n’est pas plus mal.

Ce n’est pas plus mal parce qu'avec cette opération, Renault devenait italien.
Jusqu’à très récemment, on nous disait qu’avec Carlos Ghosn et l'Alliance Renault-Nissan, Renault était devenu le premier groupe Automobile mondial avec 10 millions de voitures vendues devant Volkswagen, Toyota ou General Motors.
Il y avait un côté épopée napoléonienne avec Carlos Ghosn sur le toit du monde qui brutalement devenait Waterloo, non pas avec la victoire des Anglais, mais des Italiens qui auraient racheté Renault.

Pourtant, on nous a parlé d'une fusion à 50/50, une fusion "entre égaux" ?

Ça n'existe pas, il y a toujours un acheteur et un acheté. Dans ce cas, l'acheteur c'était le camp italien qui devenait le premier actionnaire du groupe.
Si cela permet de créer un champion européen, capable de peser demain face aux Chinois, capable aussi de peser face au japonais Nissan, tant mieux. On a fait l'Europe pour ça, être plus fort ensemble.
Sauf que ce sentiment européen est bien faiblard. Quand BNP rachète Paribas, tout le monde dit bravo, on crée un champion français de la banque. Quand Total rachète Elf, on crée un champion français du pétrole. Quand Fiat rachète Renault, on parle du hold-up des Italiens qui viennent rafler nos technologies.
Ici s'arrête le sentiment européen et c’est normal car aucun pays n'a envie de perdre ses centres de décisions et ses usines. On préfère donc voir Renault rester seul en France avec ses problèmes, plutôt que de voir Renault devenir italien et dirigé depuis Turin.
C'est un peu triste pour l'Europe.